Après Hosni Moubarak, les dirigeants iraniens "se demandent quand leur tour viendra"

Après Hosni Moubarak, les dirigeants iraniens "se demandent quand leur tour viendra"
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Par Euronews
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Said Kamali, euronews :
“Bonjour Monsieur Salamatian, vous êtes ancien député au parlement iranien ainsi qu’analyste des questions intérieures iraniennes. J’aimerais revenir avec vous sur l’interview exclusive accordée à euronews par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
La première question qu’on a posée au président Ahmadinejad concernait le procès de l’ancien président égyptien, Hosni Mubarak. Dans cette interview, le président Ahmadinejad regrettait “le fossé“ qui se serait creusé entre certains gouvernements et leurs peuples, “obligeant les citoyens à traduire leurs dirigeants en justice”.
Comment mesurez-vous le décalage entre le gouvernement et le peuple iraniens, deux ans après la présidentielle controversée et à la veille des élections législatives ?”

Ahmad Salamatian, ex-député iranien :
“Si un fossé s’est creusé entre les peuples et les gouvernements c’est parce que le droit des peuples d‘élire leurs dirigeants n’a pas été respecté. Le gouvernement iranien n’est pas une exception.
Les images du procès de Moubarak ont déclenché une inquiétude chez des dirigeants iraniens. Ils se demandent quand viendra leur tour.“

euronews :
“Comme vous le savez, les leaders de l’opposition iranienne, Mehdi Karoubi et Hussein Moussavi, sont actuellement en résidence surveillée. Le président Ahmadinejad a éludé la question de mon confrère en disant que le pouvoir judiciaire iranien agissait de façon indépendante. Qu’en pensez, vu que selon la constitution iranienne, le président de la République doit veiller au respect de cette même constitution ?”

Ahmad Salamatian :
“Non seulement il doit veiller au respect de la constitution, mais il a prêté serment deux fois ! Donc il s’est engagé à aider les citoyens pour qu’ils bénéficient de la liberté que la constitution leur garantit. Or jusqu‘à présent, le pouvoir judiciaire iranien n’a présenté aucune justification légale quant à la mise en résidence surveillée de Mehdi Karoubi et Hussein Moussavi.”

euronews :
“Dernière question monsieur Salamatian : dans son interview, le président iranien tient des propos conciliants à l‘égard des dirigeants européens, alors que les relations entre l’Iran et l’Europe se sont tendues au cours de ces dernières années à cause des sanctions. A votre avis, qu’est-ce qui motive cette volonté de reprise de dialogue ?”

Ahmad Salamatian :
“La volonté récente du président Ahmadinejad d’apaiser les tensions est motivée par la situation au niveau de la politique intérieure. En réalité, sa politique étrangère extrémiste ne marche plus sur la scène internationale. Il a commis des erreurs et cherche à se dérober. C’est pourquoi il va essayer dans les prochains mois de se montrer plus modéré par rapport à ses concurrents politiques, notamment en ce qui concerne la politique internationale.”

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