Erato Kozakou-Marcoullis : la Turquie "insulte l'Union européenne"

Erato Kozakou-Marcoullis : la Turquie "insulte l'Union européenne"
Par Euronews
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Membre de l’Union européenne, Chypre a commencé l’exploitation d’un important gisement de gaz naturel récemment découvert en Méditerranée. Une donnée qui complique d’une part les relations diplomatiques de l’Europe avec la Turquie, et d’autre part les discussions sur la réunification de l‘île. La Turquie refuse que ces ressources soit exploitées sans réunification entre les parties grecque et turque de l‘île.

Alasdair Sandford, euronews :
“Afin de répondre à la Turquie, la ministre des Affaires étrangères chypriote Erato Kozakou-Marcoullis est en duplex de Nicosie. En allant forer les premiers à la recherche de gaz et de pétrole, ne s’agit-il pas d’une provocation, qui va vraisemblablement agacer les Turcs ?”

Erato Kozakou-Marcoullis, ministre des Affaires étrangères chypriote :
“Ce projet est né il y a plusieurs années. Ce n’est pas quelque chose de nouveau. D’abord, depuis 2007, Chypre a commencé à conclure des accords avec ses voisins, à commencer par le Liban, puis l’Egypte en 2007. En 2010 nous avons conclu un accord avec Israël sur la délimitation de nos zones économiques exclusives respectives. Tous ces contacts et toutes nos activités se basent sur la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Suite à tous ces accords, nous avons lancé le projet de réglementation. Toutes ces activités se sont déroulées au sein de notre zone économique exclusive. Tout ce qui est découvert dans notre zone économique exclusive, quelles ressources naturelles que ce soit, bénéficiera à la République de Chypre, bénéficiera au peuple chypriote, les Chypriotes grecs et les Chypriote turcs, ainsi qu’aux besoins énergétiques de l’Europe.”

euronews :
“Comment allez-vous garantir que cela bénéficiera à l’ensemble du peuple chypriote, comme vous l’avez dit, y-compris aux Chypriotes turcs ?”

E. Kozakou-Marcoullis :
“Nous espérons et nous sommes convaincus que nous arriverons à la réunification de l‘île, et donc qu‘à la fois les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs, l’ensemble de la population chypriote profitera de cette exploitation de nos ressources naturelles. Maintenant pour ce qui est du comportement de la Turquie, cela ne nous surprend pas vraiment, en fait. Nous subissons depuis 37 ans une agression, une agression permanente, et je crois qu‘à présent la communauté internationale, et en particulier nos partenaires au sein de l’Union européenne, se rend compte du véritable visage de la Turquie.”

euronews :
“La Turquie affirme qu’elle ne se montre pas agressive, qu’elle ne fait que défendre ses intérêts.”

E. Kozakou-Marcoullis :
“Défendre ses intérêt. On défend ses intérêts et on défend ses droits quand on dispose de ces droits. Ils se rendent dans notre zone économique exclusive, ils mènent à présent ce qu’ils qualifient des recherches sismographiques, et ils menacent de poursuivre avec l’exploration et d‘éventuelles activités d’exploitation, d’extraction dans notre zone économique exclusive, la zone économique exclusive d’un Etat membre de l’Union européenne. Et la Turquie est candidate à l’Union.”

euronews :
“De manière plus générale, l’année prochaine vous assumerez la présidence tournante de l’Union. Allez-vous vous tourner vers la Turquie dans un esprit de réconciliation ou comptez-vous essayer d’isoler la Turquie ?”

E. Kozakou-Marcoullis :
“Nous n’essaierons pas d’isoler la Turquie. J’ai bien peur que la Turquie essaie elle-même de s’isoler de l’Union européenne. Quand ils menacent – ces propos sont sortis de la bouche de tous les responsables turcs, du Premier ministre comme de nombreux ministres – quand ils déclarent que si aucune solution au problème chypriote n’est trouvée d’ici notre présidence alors ils gèleront leurs relations avec l’Union européenne, c’est une insulte à l’Union européenne. C’est un affront aux institutions de l’Union européenne, et le problème c’est que la Turquie ne reconnait pas l’un des Etats membres de l’Union. C’est un problème pour la Turquie, pas pour l’Union.”

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