Mikhail Prokhorov : "La campagne présidentielle peut encore nous réserver des surprises"

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Par Euronews
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A 46 ans, le magnat russe Mikhail Prokhorov se présente pour la première fois à l‘élection présidentielle. La milliardaire s’est lancé dans la campagne sans étiquette en tant que candidat indépendant. Mais pourquoi, celui qui a tant réussi dans les affaires, se lance-t-il aujourd’hui en politique?

Mikhail Prokhorov : On a tous besoin d‘évoluer. Ceux qui s’arrêtent prennent leur retraite. Quand vous avez atteint des résultats dans les affaires, quand vous avez atteint une limite, que ne vous parvenez plus à aider votre pays, vous commencez à réfléchir à d’autres moyens de le faire. Voilà pourquoi je me suis intéressé à la politique. C’est à travers la politique, que l’on peut améliorer les choses dans ce pays.

Alexandre Shashkov, Euronews : La campagne électorale est donc juste une nouvelle expérience pour vous? Certains disent que le vainqueur est déjà désigné.

Mikhail Prokhorov : Je suis en total désaccord avec vous. Nous vivons dans un monde très dynamique. Notre société s’est réveillée. La politique est dans l’esprit de chacun. Et les dernières semaines de la campagne peuvent réserver quelques surprises.

Alexandre Shashkov, Euronews : Business et politique. N‘êtes vous pas troublé par le précédent Khodorkovsky?

Mikhail Prokhorov : Non pas du tout. Le pays a changé radicalement depuis. Les gens ne souhaitent plus sacrifier leur liberté et leur sécurité personnelle pour une simple richesse matérielle. Les gens exigent le respect. Et vous ne pouvez pas acheter le respect avec de l’argent.

Alexandre Shashkov, Euronews : En quelques mots : En quoi votre programme diffère-t-il de celui des autres candidats?

Mikhail Prokhorov : Tout d’abord, le citoyen doit être le fondement de toutes les politiques d’États. Ces politiques ne doivent pas servir les intérêts de l’État. C’est l’État qui doit servir le citoyen. Autre point de mon programme : je crois que nous devons créer un marché unique avec l’Europe. Sans l’Europe, la Russie ne peut pas être compétitive dans une économie mondialisée, et vice versa. C’est absolument impossible. Enfin, dernier point : je pense profondément que seul un vrai chef d’entreprise qui dispose d’une expérience solide de direction au sein d’organismes importants peut conduire notre pays sur le chemin de la compétitivité.

Alexandre Shashkov, Euronews : S’il y a un second tour à l‘élection présidentielle et que vous n’en faites pas partie, qui supporterez vous?

Mikhail Prokhorov : Je n’imagine même pas un tel scénario. S’il y a second tour, j’y serai.

Alexandre Shashkov, Euronews : Alors imaginons : vous êtes au second tour mais vous perdez. Dans ce cas, continuerez-vous à faire de la politique? Est-ce que vous accepteriez un poste gouvernemental?

Mikhail Prokhorov : Je n’accepterai aucun poste dans le régime actuel, car c’est un monopole. Même le Premier ministre est un poste purement technique; il dépend du Kremlin. Je bâtirai donc mon propre parti.

Alexandre Shashkov, Euronews : Vous aurez six ans pour le faire…

Mikhail Prokhorov : Pas nécessairement. Il y a des élections presque tous les mois, tous les ans dans les régions. Nous pouvons nous emparer de toutes les régions. De toutes façons, je ne pense pas que la Douma d’État va tenir bien longtemps vu le climat de défiance qu’il y a au sein de la population envers le pouvoir.

Alexandre Shashkov, Euronews : Allez-vous fonder votre parti en partant de zéro ou comptez-vous vous appuyer sur une structure politique existante?

Mikhail Prokhorov : Je bâtirai mon parti en partant de zéro avec ceux qui partagent mes valeurs, avec les citoyens qui souhaitent le changement, et en me basant sur mon programme. Mon programme sera constamment enrichi par de nouvelles idées soumises par les citoyens eux-mêmes. De plus, je veux que ce parti adopte de nouveaux fondamentaux, qu’il soit basé sur l’esprit de rassemblement. Les citoyens, mais aussi des dirigeants, des chefs d‘équipes feront des propositions. Nous devons utiliser le militantisme de base ce qu’aucune formation politique ne fait en Russie. Voilà le parti que nous souhaitons fonder.

Alexandre Shashkov, Euronews : Est-ce que ce sera un parti plutôt orienté à droite?

Mikhail Prokhorov : Ce sera un parti pragmatique. Notre pays fait face à des défis importants. Et nous devons aborder ces défis de manière extrêmement pragmatique et efficace, comme je le montre dans mon programme. Après c’est aux citoyens de décider, si ce parti est pour eux de droite, de gauche ou du centre. Mais ce qui importe le plus c’est que nous accomplissions notre mission, qui est d’apporter aux citoyens, la prospérité, la réussite et la liberté et de lier leur destin et celui de leurs enfants à la Russie.

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