"Une dose de réalisme ferait du bien au Venezuela"

"Une dose de réalisme ferait du bien au Venezuela"
Par Euronews
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Un Venezuela de l’après-Chavez quittant la rhétorique anti-américaine et ayant une vision plus réaliste. C’est ce que souhaite Diana Villiers Negroponte, de la Brookings Institution, l’un des plus anciens groupes de réflexion à Washington, et épouse de l’ancien secrétaire d’Etat adjoint américain John Negroponte. Après avoir exprimé ses condoléances au peuple vénézuélien, à la famille d’Hugo Chavez, elle a souligné au micro d’Euronews qu’il “n‘était pas un ami des États-Unis. Il a aimé se jouer de nous, il a aimé nous traiter comme une puissance impériale. Mais quand votre concurrent chute, vous reconnaissez qu’il était un homme extraordinaire. Pour nous, cela signifie que la campagne électorale, que la constitution exige maintenant, doit être juste. L’opposition et d’autres candidats briguant la présidence devraient pouvoir rivaliser à égalité dans cette campagne. Ce qui signifie que chaque parti doit avoir son temps (de parole) approprié dans les médias et que le parti gouvernemental ne monopolise pas le temps d’antenne pour ne laisser que des miettes à l’opposition. Une campagne juste, donc, c’est ce que les États-Unis demanderont.”

Diana Villiers Negroponte pointe du doigt également la situation économique du Venezuela. “Le pays traverse aujourd’hui une crise économique très importante. Il y a une pénurie de tout dans les rayons des magasins: il y a peu de riz, peu de lait, peu de café. Il manque des médecins. Les pièces de rechange pour les machines, l‘électronique, les meubles: tout est en quantité insuffisante. Les Vénézuéliens savent donc qu’il y a un problème sérieux auquel ils doivent faire face et auquel le successeur de Chavez devra remédier. Et cela va être très difficile, parce que ces dernières années, Chavez a utilisé les bénéfices de la compagnie pétrolière nationale PDVSA comme une bourse commode pour distribuer des faveurs à ses partisans. Le temps s’est écoulé et maintenant le peuple vénézuélien doit payer et assumer les conséquences”. (…)

“Un dirigeant populiste a besoin d’un thème autour duquel ses partisans peuvent s’unir, ajoute Diana Villiers Negroponte. L’anti-impérialisme, l’anti-américanisme étaient commodes pour eux. Il n’est pas certain que le successeur de Chavez continue (dans cette voie), principalement parce que le pétrole vénézuélien est vendu… aux raffineries américaines. Le Venezuela a besoin, croyez-le ou pas, de la nourriture qu’il achète aux États-Unis. Ainsi, des relations fortes avec des investisseurs américains et des sociétés américaines sont essentielles pour le Venezuela, pour qu’il sorte de sa crise économique. On peut utiliser un certain niveau de rhétorique mais à un moment donné il faut être réaliste. Et j’aurais tendance à dire qu’après Chavez une dose de réalisme ferait du bien au Venezuela”.

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