Hassan Rohani: "atténuer les problèmes en Iran, si Dieu le veut"

Hassan Rohani: "atténuer les problèmes en Iran, si Dieu le veut"
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Par Euronews
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Mahmoud Ahmadinejad et Hassan Rohani tout sourires devant une caméra de télévision iranienne. C‘était la première fois que le président sortant conservateur et son successeur modéré se rencontraient ce mardi depuis l‘élection présidentielle. Le nouveau chef de l’Etat iranien, qui prendra ses fonctions en août, a discuté des questions politiques et économiques du pays avec Ahmadinejad, selon la télévision publique.

“Le prochain gouvernement a pour objectif de se servir des expériences de tous les gouvernements passés et, si Dieu le veut, atténuer les problèmes auxquels les gens font face”, a déclaré Rohani.

Le président élu va-t-il agir en faveur du réformateur Mirhossein Moussavi, ancien candidat à l‘élection présidentielle de 2009 et assigné à résidence, comme le lui a demandé brusquement un homme lors de sa première conférence de presse ce lundi?

Certains n’ont pas oublié qu’Hassan Rohani dirigeait le Conseil suprême de la sécurité nationale en 1999 lorsque l’intervention brutale de la police sur un campus de Téhéran a entraîné des manifestations et violences sans précédents.

L’ancien chef des négociateurs nucléaires va-t-il pouvoir changer la donne en Iran? Quelques éléments de réponse avec un ancien diplomate, Hossein Mousavian.

Nima Ghadakpour, euronews :
Vous avez travaillé pendant des années avec Hassan Rohani. Comme président, croyez-vous qu’il est capable de confirmer l’espoir qu’il suscite parmi ses partisans?

Hossein Mousavian:
“Je suis sûr que le pouvoir présidentiel, qui selon la loi constitutionelle est le deuxième pouvoir du pays, lui permet d’arriver à cela. Si l’on regarde la politique à laquelle il s’est engagé pendant la campagne présidentielle, et d’après ce que je sais après 30 ans de travail avec lui, je peux vous dire que, lui peut parvenir à résoudre une grande partie des problèmes intérieurs et internationaux auxquels l’Iran est aujourd’hui confronté”.

Nima Ghadakpour:
Concernant la politique étrangère, Barack Obama a été optimiste quant à l‘élection de Hassan Rohani, est-ce que vous croyez que Rohani est capable de normaliser les relations avec les Etats Unis?

Hossein Mousavian :
“Tout seul, Hassan Rohani ne peut pas résoudre ce problème. Au moins 50% des responsabilités reviennent aux Etats Unis et en ce qui me concerne, je crois que c’est même au-delà. En Iran,selon la loi constitutionnelle, c’est le Guide suprême qui prend la décision finale et le Guide suprême a clairement montré ses intentions à ce sujet il y a quelques mois. Il a dit ceci – même si je ne suis pas complètement convaincu – : “si le gouvernement veut ouvrir les négociations avec les Etats-Unis, je ne vais pas l’en empêcher”.

Nima Ghadakpour:
Selon vous, le Guide suprême via cette élection, envoie-t-il un message à la communauté internationale?

Hossein Mousavian:
“La politique du Guide suprême face aux Etats-Unis n’a pas changé depuis la présidentielle de Rafsandjani, celle de Khatami et même sous Ahmadinejad. La politique du Guide se base d’abord sur le respect mutuel et aussi contre l’ingérence dans les affaires intérieures. A ces conditions, le Guide est prêt à négocier. C’est la politique du Guide suprême depuis son arrivée au pouvoir”.

Nima Ghadakpour:
A propos de la Syrie, M. Rohani a dit hier pendant sa conférence de presse que le seul moyen de résoudre le problème de la crise syrienne, c’est la volonté du peuple. En même temps, Jack Straw, l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique dit que l‘élection de Rohani soulève un nouvel espoir pour la région. Qu’en pensez-vous?

Hossein Mousavian:
“La clé de la crise syrienne comme dit M. Rohani, c’est la volonté du peuple syrien. Cela peut être un principe prioritaire à la fois pour la communauté internationale et pour les puissances régionales pour résoudre le problème syrien.

Nima Ghadakpour:
Mais comment peut-on faire en sorte que la volonté du peuple triomphe en Syrie?

Hossein Mousavian:
“Je dis exactement cela : pour faire triompher cette volonté, il faut, comme l’a dit M. Rohani, immédiatement organiser une conférence internationale à laquelle participeront les 5 + 1 du Conseil de sécurité de l’Onu et les puissances régionales, et qui décidera de mettre en place des élections libres sous l’observation des Nations-unies, afin que le peuple syrien décide de l’avenir de son pays. Ca, c’est la meilleure, et la plus pragmatique des solutions pour résoudre la crise syrienne”.

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