L'Allemagne refuse d'ouvrir ses archives secrètes concernant un ancien criminel nazi

L'Allemagne refuse d'ouvrir ses archives secrètes concernant un ancien criminel nazi
Par Euronews
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L’Allemagne n’ouvrira pas les archives des services secrets concernant la fuite d’un criminel nazi. La justice administrative allemande a refusé jeudi une levée totale du secret entourant les archives classées confidentielles. Un journaliste allemand en avait fait la demande mais la Cour administrative fédérale l’a débouté.

Adolf Eichmann, un partisan de la Solution finale, s‘était réfugié en Argentine après la guerre. Le quotidien Bild avait révélé en janvier 2011 que les services secrets allemands étaient au courant de cette affaire depuis 1952 sans entamer de poursuite à son encontre.

A l‘époque, le journal populaire avait obtenu une levée partielle du secret d’archives et ainsi pu dévoiler des fiches de renseignements. Sur l’une d’elle, on apprenait que “Eichmann ne se trouve pas en Égypte, mais il vit sous le faux nom de Clemens en Argentine”. Des propos explicites qui montrent clairement ce que connaissaient les autorités allemandes dans ce dossier.

L’avocat du quotidien a indiqué qu’il pourrait déposer un recours devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, la plus haute juridiction allemande. Me Partsch estime “regrettable” que le travail des historiens soit “ainsi entravé”, jugeant que cela ne peut qu’alimenter les “spéculations” sur l’attitude du BND, les services secrets allemands.

Eichmann était lieutenant-colonel de la SS chargé d’organiser les transports vers les camps de la mort. Après avoir fuit à Buenos Aires, en Argentine, en 1945, Le criminel nazi a été retrouvé par un agent des services secrets israéliens quinze ans plus tard. Le Mossad l’a alors enlevé pour le rapatrier à Jérusalem où il sera jugé. Diffusé sur Youtube, son procès a fait l’objet de nombreuses polémiques. Condamné à mort, l’ancien chef nazi a été pendu en 1962.

Il y a deux semaines, un autre criminel nazi a été arrêté en Hongrie. A 98 ans, l’homme était connu des autorités hongroises. Il a fallu un an pour que des poursuites soient engagées contre lui.

Des dizaines de grands criminels nazis sont toujours en liberté et recherchés par les polices du monde entier. Mais selon les spécialistes ce n’est qu’une partie de l’iceberg. Ils pourraient en réalité être nombreux à vivre encore en toute impunité.

(avec agences)

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