L'Italie évitera-t-elle ''un tsunami politique'' ?

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Par Euronews
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Silvio Berlusconi ira-t-il en prison ? La Cour de cassation examine ce mardi un recours contre la condamnation de l’ancien Premier ministre du pays dans l’affaire Mediaset. La décision est très attendue et voilà pourquoi :

“Ce jugement devant la plus haute cour italienne est vraiment important, explique le juriste Maurizio Bellacosa. En effet, pour la première fois, Berlusconi est vraiment près d’une sentence définitive. Et nous parlons d’un crime grave – fraude fiscale – avec une peine sérieuse, puisque Berlusconi a été condamné à quatre ans d’emprisonnement, même si trois ans ont été annulés en vertu de l‘«indulto», l’amnistie italienne, et à une interdiction d’exercer des fonctions publiques”.

L’affaire éclate en 2005. Mediaset est soupçonné d’avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films avant leur revente.

Début mai, la Cour d’appel de Milan a confirmé la peine de 4 ans de prison infligée en octobre dernier en première instance au ‘‘Cavaliere’‘. Silvio Berlusconi a été également frappé d’une interdiction d’occuper un poste officiel pendant 5 ans.

Plusieurs options sont possibles mardi.

“À l’issue de l’audience de la Cour de cassation, trois options sont possibles, poursuit Maurizio Bellacosa. Évidemment, une possibilité c’est la confirmation de la peine. Autre possibilité, l’annulation de la condamnation. Mais, selon le système judiciaire italien, il y a aussi un troisième cas de figure : la Cour pourrait annuler la condamnation et ordonner un nouveau procès devant la Cour d’appel de Milan pour réévaluer certaines questions ou d‘éléments spécifiques”.

Si la Cour de cassation rejette son recours, Berlusconi pourrait n’avoir qu‘à purger un an de détention. Compte tenu de son âge – 77 ans fin septembre – un aménagement de peine sous la forme d’une assignation à résidence pourrait lui être proposé. Une idée que Berlusconi a rejetée. ‘‘Si je suis condamné, je veux aller en prison’‘, a-t-il dit lors d’une conversation informelle au quotidien Libero.

Le rejet du recours pourrait augmenter la tension autour du gouvernement de coalition gauche-droite dirigé par Enrico Letta.

Le 10 juillet, au lendemain de la décision de la Cour de cassation de trancher l’affaire dès le 30 juillet, les parlementaires du Peuple de la liberté ont boycotté les travaux de la Chambre et du Sénat. Les sénateurs du Mouvement 5 étoiles ont alors fait tomber vestes et cravates pour protester.

Certains redoutent que l’Italie ne replonge dans l’instabilité politique et ne puisse tenir ses engagements budgétaires.
C’est le cas de Stefano Folli, éditorialiste du journal économique italien Il Sole 24 ore. “Si les juges condamnent Berlusconi, cela entraînerait un profond changement au sein du centre-droit. Mais concernant le gouvernement, il est difficile de dire quelles seraient les conséquences, parce qu’en ce moment, tout le monde a intérêt à dire que la stabilité du gouvernement est trop précieuse pour être remise en question. Bien sûr je ne pense pas que rien ne changera. Je pense qu’au contraire, une confirmation de la condamnation de Berlusconi aurait un fort effet déstabilisateur sur l’alliance gouvernementale ».

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