A peine élue, l'Arabie saoudite refuse d'intégrer le Conseil de sécurité

A peine élue, l'Arabie saoudite refuse d'intégrer le Conseil de sécurité
Par Euronews
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A quoi sert l’ONU? L’Organisation a-t-elle vraiment la capacité de résoudre les conflits? Le processus de prise de décision est-il le bon ? En annonçant son refus de siéger au sein du Conseil de sécurité, Ryad vient interroger le rôle et le fonctionnement de l’ONU.

L’Arabie saoudite a été élue hier par l’Assemblée générale aux côtés de quatre nouveaux Etats membres, la Lituanie, le Chili, le Nigéria et le Tchad pour intégrer dès le 1er janvier prochain le Conseil de sécurité. Cet organe exécutif compte 15 Etats membres, dont 10 non permanents, élus chaque année par groupe de 5 pour un mandat de deux ans.

C’est la première fois que l’Arabie Saoudite était élue au Conseil de sécurité. C’est aussi la première fois qu’un Etat membre refuse un siège, depuis la création de l’ONU en 1945.

Motifs invoqués : l’impuissance du Conseil et “sa politique de deux poids deux mesures”, qui selon le ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al Fayçal, “l’empêchent d’assumer convenablement ses responsabilités concernant la paix mondiale.”

Ryad pointe du doigt l’inefficacité de l’ONU dans le règlement de la question palestinienne et critique ouvertement ses moyens d’action. Le ministre saoudien s’en est pris à la paralysie du Conseil de sécurité, alors que le régime syrien était en train de “tuer son peuple et de le brûler à l’arme chimique au vu et au su du monde entier.”

Début octobre, le poids lourd pétrolier avait déjà laissé poindre son mécontentement en annulant son intervention à la tribune de l’Assemblée générale.
Aujourd’hui, Ryad réclame des réformes de l’organe exécutif de l’Organisation internationale.

Si de nombreuses voix s‘élèvent pour réviser le mode de fonctionnement du Conseil de sécurité, la position de la France s’est quant à elle longtemps orientée vers un élargissement de la représentativité.
Paris a ainsi soutenu les candidatures de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon, plaidant également pour que l’Afrique ait davantage son mot à dire dans le processus de décision.

Plus récemment, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté du 4 octobre 2013, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius proposait une réforme du droit de veto au Conseil de sécurité. Il s’agirait pour les cinq membres permanents (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie) de renoncer à leur veto dans une situation de “crime de masse”, et de restaurer, dans la prise de décision, “la primauté de la discussion et de la négociation constructive”.

Une proposition qui s’inscrit dans un contexte de crise syrienne, qui a vu le recours à l’intervention militaire empêché à plusieurs reprises par les vétos russe et chinois. La communauté internationale a été maintes fois accusée pour son inertie lors de ce conflit , qui a fait plus de 100 000 morts depuis mars 2011.

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