Snapchat n’est pas à vendre, même pour trois milliards de dollars

Snapchat n’est pas à vendre, même pour trois milliards de dollars
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Par Vincent Coste
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Trois milliards de dollars sur la table pour une application, le chiffre donne le vertige. Mais, une fois encore, les dirigeants de Snapchat auraient décliné l’offre de rachat de Facebook.

En octobre dernier, Mark Zuckerberg avait déjà tenté de s’offrir l’application de message éphémère pour un milliard de dollars. Il avait été gentiment éconduit… Visiblement toujours motivé, Facebook a proposé de tripler son offre, qui a donc été une nouvelle fois refusée, selon le site du Wall Street Journal.

Mais pourquoi tant d’entêtement ?

Le mois dernier, Facebook a publié ses résultats pour le troisième trimestre 2013. Les chiffres fournis se sont révélés bien meilleurs que les attentes des analystes. En effet, l’entreprise a dégagé un chiffre d’affaire de 2,02 milliards de dollars contre 1,26 milliard de dollars l’an dernier sur la même période, soit une hausse de 60%. De plus, la part du mobile, longtemps présenté comme le talon d’Achille de Facebook, représente 49% de cette somme.

Selon le document publié par l’entreprise, les utilisateurs actifs sont également en hausse. Ainsi, 1,19 milliard de personnes utilisent Facebook une fois par mois (+ 18% par rapport au 3e trimestre 2012) et 728 millions l’utilisent une fois par jour (+ 25%). Ces chiffres démontrent qu’il n’y a pas encore péril en la demeure. Et pourtant…

Facebook est de moins en moins populaire chez les adolescents, qui associent de plus en plus l’usage du réseau social à leurs parents. Ce constat a été confirmé le mois dernier à l’issue de la publication des derniers résultats par David Ebersman, le directeur financier de la compagnie. Ce dernier avait évoqué, « une baisse de l’usage quotidien » du réseau par les adolescents américains, « spécialement parmi les plus jeunes ».

Facebook, pour tenter d’enrayer ce déclin, a choisi de se tourner vers d’autres entreprises populaires et innovantes, plutôt que de modifier l’essence même de son réseau. Le rachat de l’application de partage de photographies Instagram, l’année dernière, s’inscrit dans cette logique.

Concernant Snapchap, Facebook veut s’approprier le concept de la société crée en 2011 par Bobby Murphy et Evan Spiegel. Le caractère éphémère des « snaps », ces messages s’effaçant quelques secondes après consultation, séduit de plus en plus d’adeptes. La croissance semble inexorable. Plus de 350 millions de messages ont été ainsi quotidiennement envoyé en septembre dernier. Pour de nombreux utilisateurs, Snapchat est beaucoup moins rigide et permet des usages tels que les « sextos », des messages et/ou des photos à caractère sexuel.

D’autres courtisans pour Snapchat et d’autres cibles pour Facebook ?

La valorisation de Snapchat ne cesse de s’envoler. L’application soulève l’appétit d’autres sociétés. Le Wall Street Journal rapporte ainsi qu’un groupe d’investisseurs piloté par le groupe chinois Tencent a récemment montré son intérêt pour l’application. Mais dans l’immédiat, et avant même de penser à vendre ou à une quelconque introduction en Bourse, toutes les cartes sont dans les mains de Snapchap pour faire monter les enchères.

Facebook et Mark Zuckerberg vont peut-être revenir à l’attaque et faire une nouvelle proposition. Ou peut-être vont-ils changer de cible et jeter leur dévolu sur d’autres applications de messagerie largement plébiscitées comme WhatsApp et WeChat ?

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