Des entarteurs espagnols risquent six et neuf ans de prison

Des entarteurs espagnols risquent six et neuf ans de prison
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Par Marie Jamet
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Quatre militants anti-LGV (Ligne à Grande Vitesse) transpyrénéenne sont jugés ce lundi en Espagne pour avoir entarté Yolanda Barcina, présidente de la Communauté de Navarre (nord de l’Espagne) en octobre 2011 à Toulouse.

Le procès se tient devant l’Audencia Nacional, un tribunal réservé aux crimes graves comme le terrorisme ou à des cas d’importance nationale ou internationale. Ils risquent en théorie cinq ans de prison et une amende de 2 700 euros pour atteinte à une personne détentrice de l’autorité. L’avocat de Yolanda Barcina réclame neuf ans de prison contre l’accusé principal, Gorka Ovejero, en tant qu’adjoint au maire d’Arruazu, une commune dans le nord-ouest de la Navarre, et six ans contre les trois autres accusés, Ibon García Garrido, Julio Martín Villanueva et Mikel Álvarez Forcada.

Les quatre accusés ont nié avoir été présents à Toulouse le jour des faits, selon les médias espagnols. Portant des banderoles contre le projet de train à grande vitesse au Pays basque, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées aux portes du tribunal de San Fernando de Henares, dans la banlieue de Madrid, pour les soutenir.

Les quatre accusés sont membres de Mugitu, un groupe de désobéissance civile et non violente de défense de l’environnement et qui se mobilise contre la ligne LGV transpyrénéenne. En octobre 2011, ils profitent d’une réunion transnationale de la Communauté de travail des Pyrénées pour s’attaquer à Yolanda Barcina. Dix personnes forment le commando, dont quatre français, explique Gorka Ovejero dans une interview donnée à El Diario. Atteinte au visage, Yolanda Barcina s’éclipse de la salle où se déroule la réunion ouverte au public pour se changer, avant d’y retourner pour la clôture de la rencontre.

Suite à cet entartage, Martin Malvy, président de la région française Midi-Pyrénées avait porté plainte. Mais les charges retenues contre les Espagnols ont toutes été abandonnées, la justice française estimant que les faits devaient être jugés en Espagne. Les Français n’ont été finalement poursuivis ni en Espagne ni en France.

Cela ajoute à l’incompréhension des accusés quant aux peines encourues. Gorka Ovejero a expliqué à El Diario qu’avant de choisir ce mode d’action, l’équipe avait vérifié les condamnations qui avait été appliquées à d’autres entarteurs dans d’autres pays. Il cite notamment le cas du belge Noël Godin dont les actions sont « vues comme une expression d’art surréaliste ». Il fait référence à deux autres cas ayant entraîné des condamnations, celle d’un américain condamné à trois mois de prison à San Fransisco, sans savoir s’il les avait réellement purgés et l’entartage de Jean-Pierre Chevénement, pour lequel Noël Godin avait dû payer 800 euros d’amende et un euro symbolique pour atteinte à l’image publique en 2002.

Avec EFE

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