Faites tomber les barrières du handicap !

Faites tomber les barrières du handicap !
Par Euronews
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Se déplacer librement, faire du tourisme… Quoi de plus simple pour la plupart d’entre nous. Mais quand on vit avec un handicap, de nombreuses barrières apparaissent. Dans la plupart des Etats européens, l’accessibilité est un impératif désormais inscrit dans la loi. Mais sa mise en oeuvre prend du temps et beaucoup reste à faire.

Berlin mène depuis le début des années 90, une politique active en la matière et a été distinguée par un prix européen, l’Access City Award 2013, pour ses efforts. L’ensemble des bus berlinois est déjà équipé de passerelles d’accès. D’ici 2020, l’objectif est de parvenir également à 100% d’accessibilité pour le tramway et le métro.

Lieu emblématique et touristique, le Reichstag, rénové à la fin des années 90, est exemplaire. Sa célèbre coupole de verre est munie de deux rampes qui mènent au sommet. Katrina Voigt participe à des groupes de travail mis en place par la municipalité pour adapter l’urbanisme aux besoins des personnes en fauteuil roulant. “On ne peut pas dire que seules les choses que l’on construit snt importantes pour avoir une vie sembable à celles des autres, bien plus de choses sont nécessaires,” souligne-t-elle, “il faut par exemple que les mentalités changent et c’est pourquoi il est non seulement important de construire sans barrières, mais aussi de se pencher sur ce problème en général et notamment sur la perception de ce qu’on appelle le handicap.”

Comment créer une ville à portée de main pour tous ? De nouvelles pistes sont sans cesse explorées comme des maquettes tactiles multi-sensorielles qui s’avèrent de plus en plus utilisées notamment dans les musées. Car accéder à l’information et à la culture est aussi important qu’accéder à des bâtiments.

Dessiner une ville pour tous, un slogan et une ambition défendus par Barbara Berninger du département de l’urbanisme au Sénat de Berlin. “On veut construire une ville qui intègre – une ville pour tous – et par conséquent, on utilise les principes du design pour tous,” nous explique-t-elle, “parce que vous pouvez être handicapé par exemple lorsque vous êtes déficient visuel ; mais dans mon cas, j‘étais handicapée lorsque j’avais deux enfants en poussette.”

L’accessibilité est un problème vaste et complexe, les besoins sont différents selon les types de handicap, visuel, moteur mais aussi auditif et mental. Berlin développe des partenariats avec d’autres villes pour trouver des solutions efficaces. “Quand on réunit des acteurs de nombreuses villes européennes, on est plus fort,” fait remarquer Barbara Berninger. “Construire une ville sans barrières et accessible à tous a un coût,” indique-t-elle, “donc si on fait la même erreur à Marseille, Londres et Berlin, c’est très cher et c’est beaucoup plus simple d’apprendre des autres que de réinventer à chaque fois la roue.”

L’Union européenne a franchi un pas important en adoptant la convention des Nations-Unies pour les droits des personnes handicapées. Un traité de référence qui fixe des normes minimales dans plusieurs domaines, notamment l’accès aux transports et aux bâtiments publics.

La gare principale de Berlin, la plus grande d’Europe, répond à beaucoup de critères d’accessibilité. Elle a été entièrement rénovée il y a sept ans et dispose d’une trentaine d’ascenseurs à annonce vocale. Au sol, des lignes rugueuses guident les déficients visuels. Et pourtant, des obstacles insoupçonnés demeurent.

“Il y a beaucoup de gens qui posent leurs bagages sur cette ligne,” nous montre Rüdiger Leidner, déficient visuel et l’un des responsables de Natko, le principal organisme allemand qui informe et sensibilise sur le thème du voyage accessible. “Les gens ne réalisent pas que c’est une ligne qui permet aux aveugles de se diriger,” poursuit-il, “ils pensent qu’elle est là seulement pour décorer.”
“Il y a encore beaucoup de choses à faire, même à Berlin,” insiste-t-il, “on a une gare moderne, mais dès qu’on sort de la gare, il n’y a pas de bandes podotactiles au sol ; donc, quand on veut prendre un bus ou un taxi, on a toujours besoin d‘être aidé et accompagné.”

Bien s’informer et s’organiser avant un voyage reste indispensable. Le secteur du tourisme accessible est en plein essor. L’offre d’activités et d’hébergement ne cesse d’augmenter. A Berlin, sur la Spree, des bateaux se sont équipés pour accueillir des fauteuils roulants. Des agences de voyage spécialisées voient même le jour comme celle créée par Felix Karsh à destination des touristes étrangers. “On doit toujours s’assurer que tout est vraiment accessible et on vérifie tout deux fois, trois fois,” souligne Felix Karsh, fondateur d’Accamino Reisen. “On mesure la taille des chambres, des salles de bain,” dit-il, “on jette aussi un oeil aux système de transports : on s’assure que tout convienne.”

Face au handicap, les villes s’adaptent progressivement. Mais il faudra encore beaucoup de temps pour lever toutes les barrières mentales et physiques et permettre à tous, de vivre et voyager librement.

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