L'UE ne s'engagera pas dans des marchandages avec l'Ukraine

L'UE ne s'engagera pas dans des marchandages avec l'Ukraine
Par Euronews
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Vilnius accueille ces jeudi et vendredi le sommet du Partenariat oriental. La présidence lituanienne de l’Union européenne avait misé gros sur ce rendez-vous. Mais l’annonce de le président ukrainien qu’il n’y signerait finalement pas d’accord d’Association et de libre-échange a fait l’effet d’un coup de massue côté européen. Viktor Ianoukovitch s’est tout de même engagé à faire acte de présence et à s’expliquer.

Economiquement exangue et très dépendante de la Russie, l’Ukraine aurait cédé aux menaces de représailles commerciales et de coupure des approvisionnements en gaz brandies par Moscou. Le bruit court que la Russie aurait aussi manié la carotte en promettant à Kiev un gros soutien financier. Le Kremlin a bien évidemment démenti.
Pour autant, les présidents Poutine et Ianoukovitch ont récemment multiplié les rencontres.
Quant à l’Union européenne, elle martèle par la voie de son commissaire à l’Elargissement, Stefan Füle, que la porte reste ouverte. Nous l’avons interviewé.

euronews : “ Monsieur le commissaire, bienvenue sur euronews. En Russie, une grande campagne médiatique est en cours et des rencontres de haut niveau ont eu lieu, y compris entre présidents, pour dissuader l’Ukraine de se tourner vers l’ouest. Pourquoi n’y a-t-il pas ici à Bruxelles ce même sens de l’urgence ? “

Stefan Füle : “ Je pense que c’est le sens de la responsabilité et de l’engagement qui domine pour nous, tandis que d’autres ont pu exprimer un certain sens de l’urgence ces dernières semaines. Nous sommes le principal donateur pour l’Ukraine depuis son indépendance. Depuis 1991, nous avons fourni à l’Ukraine des aides d’un montant de 3,3 milliars d’euros. “

euronews : “Est-ce que l’Union européenne peut donner plus ? “

Stefan Füle : “ Ce n’est pas un concours. Il ne s’agit pas de savoir qui paie le plus et qui met plus d’argent sur la table au dernier moment. La première année, l’accord d’Association avec l’Union permettrait aux exportateurs ukrainiens d‘économiser jusqu‘à un demi-milliard d’euros en taxes douanières. Les bénéfices seraient de l’ordre de 6,2% supplémentaires pour le PIB, simplement grâce à l’accord d’Association. Nos amis à Kiev savent bien que nous ne nous engagerons pas dans des négociations de marchands de tapis, où ce serait à celui qui mettrait le plus sur la tablem qu’il s’agisse de Bruxelles ou de Moscou. “

euronews : “ Quand y aura-t-il une autre opportunité ? “

Stefan Füle : “ Nous avons travaillé dur pour qu’il soit possible de signer l’accord d’Association à Vilnius, et le rendre possible à nouveau nécessiterait des efforts. Mais en ce qui nous concerne, l’engagement est bien là. “

euronews : “ Que dites-vous aux pays qui sont engagés envers l’Europe, qui voient leur avenir au sein de l’Europe mais qui redoutent des réformes douloureuses, qui ont des réticences ou ne s’engagent pas autant à moderniser que ce que vous souhaiteriez ? “

Stefan Füle : “ Qu’il n’y a pas d’autres voie que les réformes, qu’il n’y a pas d’autre raccourci vers la prospérité. Si l’on compare la Pologne et l’Ukraine, en 1991, leurs PIB étaient à peu près au même niveau, et regardez où est la Pologne aujourd’hui, et où en est l’Ukraine. C’est le premier message. Le second, c’est qu’ils pourront toujours compter sur notre soutien. “

euronews : “ Croyez-vous encore au Partenariat oriental, avec seules la Géorgie et la Moldavie qui soient engagées à aller de l’avant ? “

Stefan Füle : “ Je crois au partenariat oriental qui est une alliance entre nous et six pays partenaires, avec chacun leurs propres aspirations et ambitions, leur propre expérience. De notre côté, nous essayons de mettre des politiques générales à leur service et de renforcer la coopération régionale entre ces pays. En même temps, nous mettons à leur disposition des programmes sur mesure et nous soutenons des activités qui leur sont profitables. Et le sommet de Vilnius sera extrêmement important de ce point de vue. “

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