Amazon prépare un service de livraison par drones

Amazon prépare un service de livraison par drones
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Par Vincent Coste
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C’est bien connu, Le facteur sonne toujours deux fois. Mais combien de fois un drone va-t-il, lui, sonner ? Nos habitudes risquent d‘être bousculées par le service de livraison par drone que le géant américain du commerce en ligne prévoit de mettre en place dans quelques années.

Imaginez la scène, vous êtes devant votre écran, vous validez votre commande et une demi-heure plus tard, votre colis vous est livré… par drone ! Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a révélé ce dimanche que son entreprise travaillait effectivement sur un circuit logistique utilisant des mini-drones.

Invité de l‘émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision américaine CBS, Jeff Bezos a présenté ce service en affirmant que “cela ressemble à de la science-fiction. Mais ce n’en est pas”.

Le projet est encore en phase de test et de nombreuses autorisations seront nécessaires avant l’exploitation commerciale. Amazon devra ainsi avoir l’aval des autorités américaines de l’aviation. La firme prévoit, en effet, de lancer dans un premier temps ce service uniquement aux Etats-Unis.

Amazon espère que "Prime Air" sera opérationnel d’ici 2015. Concrètement, après la commande, les mini-drones seront capables de livrer des colis jusqu‘à 2,3kg dans un périmètre de 16 kilomètres autour des entrepôts de la firme, “ce qui représente 86% de ceux que nous livrons”, selon Bezos. Celui-ci a également estimé que ce nouveau moyen de livraison “est très écologique (…) bien mieux qu’avec les camions de transport”.

Amazon s’offre ainsi une belle opération marketing, à quelques semaines des fêtes de Noël. Mais de nombreuses révélations ont écorné l’image de cette entreprise, l’une des pionnières de la vente en ligne.

Les conditions de travail régnant dans ses entrepôts ont été ainsi à maintes reprises dénoncées par des employés. Ces derniers passent, par exemple, plus de 40 minutes par semaine à se faire contrôler, selon une enquête du Huffington Post. En Allemagne, la filiale locale est en proie à un vaste mouvement social. Les salariés grévistes, ainsi que le syndicat Verdi, n’ont pour l’instant reçu qu’une fin de non-recevoir concernant leur demande de hausse de salaires, si ce n’est des primes ponctuelles. Selon certaines sources, le distributeur américain songerait, en guise de dialogue siocial, à délocaliser une partie de son activité outre-Rhin vers la Pologne ou la République tchèque.

Récemment, deux journalistes britanniques, l’un de la BBC et l’une du Guardian, ont publié deux édifiantes enquêtes sur le quotidien du personnel d’Amazon. Après avoir passé quelques mois avec des employés de plateformes logistiques, nos confrères décrivent des conditions de travail dignes des Temps Modernes.
Adam Littler de la BBC relate par exemple les propos d’un préparateur de commande (un ‘picker’ en anglais) qui lui a déclaré : “nous sommes des machines, nous sommes des robots, nous allumons notre scanner, nous l’avons toujours sur nous, mais nous pourrions directement nous brancher….“.
Ce même constat, celui de cadences infernales à tenir et de pressions psychologiques, avait également été dressé par le journaliste français Jean-Baptiste Malet. En mai dernier son livre En Amazonie: infiltré dans le “meilleur des mondes” avait déjà lancé un pavé dans la mare. (Ndlr, le livre est disponible… sur sur Amazon.)

L’image que la firme a tenté de se façonner au fil des ans, celle d’une entreprise à la pointe de l’innovation, écologiquement responsable et chantre de la culture, n’est qu’une partie de la réalité. Ce système de livraison n’est-il, en fait, que la première marche d’une plus grande révolution : se passer totalement d‘êtres humains dans l’entreprise ?

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