Ariel Sharon décède après huit ans passé dans le coma sous assistance médicale

Ariel Sharon décède après huit ans passé dans le coma sous assistance médicale
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Par Euronews
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Fils de juifs russes émigrés en Palestine en 1922, Ariel Sheinerman de son vrai nom, s’engage à 14 ans dans le Haganah, l’organisation juive d’autodéfense.

Il effectue une bonne partie de sa carrière sous les drapeaux. En 1972, à 44 ans il se lance en politique, d’abord comme député du Likoud avant de fonder son propre parti, puis de revenir dans les rangs du Likoud.

Ainsi commence une carrière de faucon dédiée à la défense des colons religieux, lui qui ne l’a jamais été. En 1981, il renoue avec sa première passion, l’armée au poste suprême.

Ministre de la défense du gouvernement Begin, il sera le maitre d’oeuvre de l’invasion du Liban en juin 1982, l’opération “paix en Galilée”.

Sharon a promis une guerre éclair pour en finir avec le problème palestinien et son vieil ennemi, Yasser Arafat. Mais la guerre s’enlise, le bilan est lourd.

Le 16 septembre 1982, c’est le massacre de Sabra et Chatila. Des miliciens libanais alliés à Tsahal entrent dans les camps palestiniens.

Sharon reconnaitra avoir autorisé cette intrusion. L’objectif était de “nettoyer” les camps de leurs terroristes. Résultat entre 1000 et 3000 morts selon les versions. Le monde est sous le choc. Devenu “le boucher du Liban”, Sharon doit démissionner.

Netanyaou le ramènera aux affaires. En 1996, il est nommé ministre des infrastructures nationales, un poste sur mesure.

Deux ans plus tard, il passe aux affaires étrangères, pour rassurer l’aile droite du gouvernement.

Sharon tient sa revanche. La gauche revient au pouvoir en 1999, lui, prend la tête du Likoud. Et c’est sans fonction officielle qu’il se rend sur l’esplanade des mosquées ce fameux mois de septembre 2000. Pour les palestiniens c’est une “provocation”, et pour certains l’un des facteurs déterminant de la deuxième “intifada”.

Si Sharon a un jour voulu la paix, ce fut selon sa conception, indissociable de la colonisation des territoires.

En juin 2002, son gouvernement approuve la création du très controversé “mur” de séparation entre Israël et la Cisjordanie.

Mais il doit tout-de-même faire des compromis,
sous la pression internationale et malgré le soutien de l’administration Bush.

En 2003, il signe la “feuille de route” pour un réglement définitif du conflit mais il attendra la mort d’Arafat et son remplacement par Mahmoud Abbas pour renouer le dialogue sur le retrait israèlien de Gaza et de certaines colonies.
Un geste que les ultras ne lui pardonneront pas.

Pourtant, après 38 ans d’occupation, le retrait a lieu. Il est historique. Israël quitte la bande de Gaza.

Dans les larmes et la douleur pour les colons juifs comme pour une partie des militaires chargés de leur évacuation.

Pour les extrèmistes du Likoud, Sharon n’est plus qu’ “un dictateur”, un “menteur” ou “un traitre”.

Imperturbable face aux critiques, sa dernière pirouette aura été de quitter ce parti dont il avait été l’un des fondateurs en 1973 alors même qu’il dirigeait une fois de plus.

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Sharon crée Kadima, un nouveau mouvement de centre droit qui se veut consensuel et pragmatique et prône une solution de compromis territorial avec les Palestiniens.

Et dans ce nouvel élan il entraine son grand rival de gauche, Shimon Perez, l’un des artisans de la paix d’Oslo.

Revirement stratégique d’un faucon en fin de vie, ou ultime mannoeuvre politique d’un amoureux du pouvoir.

En quelques années, l’homme dont l’obsession fut la sécurité d’Israël – coûte que coûte – a su faire oublier son passé de va-t-en guerre. C’est à ce moment là, le 4 janvier 2006 qu’il est terrassé par une attaque cérébrale.

Pendant douze semaines, le siège du Premier ministre restera vide.

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Plongé dans le coma, Ariel Sharon est maintenu en vie sous assistance médicale par décision de ses fils. C’est ainsi que l’ancien général finira sa vie à l‘écart.

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