Education : face à la triche 2.0, la traque se met à jour

Education : face à la triche 2.0, la traque se met à jour
Par Euronews
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En période d’examens, surveiller les tricheries relève aujourd’hui du défi. Et si un établissement belge avait trouvé la solution ? Déployer un drone. Une idée qui rappelle que certaines écoles vont encore plus loin dans le contrôle de leurs élèves.

L’agence de sécurité des Etats-Unis n’a qu’à bien se tenir, la Belgique passe à l’offensive. Des enseignants de l’université Thomas More de Malines ont eu l’idée d’utiliser un outil nouvelle génération pour lutter contre la triche aux examens : le drone. Convaincus de l’efficacité de leur méthode, ils ont publié une vidéo sur Youtube, présentée tel un véritable sujet de JT. Des étudiants témoignent de leur expérience et une professeure vante, en flamand, les mérites de cette technique inédite.

La vidéo publiée le 9 janvier ne tarde pas à faire le buzz et compte près de 100 000 vues quatre jours plus tard. Idée vicieuse mais astucieuse pour les uns ou simplement stupide pour les autres, sur les réseaux sociaux, les réactions fusent.

Un drone pour surveiller les étudiants en examen... C'est bien, la confiance règne. http://t.co/9Syd5OC34J

— Aliette de Laleu (@Alaleu) 13 Janvier 2014

La #Belgique teste un #drone pour surveiller les étudiants http://t.co/D2dZI0oefr je serai plutôt distrait à regarder le drone que ma copie

— Emmanuel (@emmanuel_kk) 13 Janvier 2014

Alors que l’école reçoit des dizaines d’appels de médias du monde entier, un enseignant de l’université contacté par un quotidien explique qu’il s’agit en fait… d’un canular.
Ce sont des professeurs en management et communication qui ont imaginé le scénario. Et le pilotage a été confié aux étudiants eux-mêmes qui ont aussi filmé la scène. Objectif ? Créer le buzz et faire connaître leur université. Une blague belge réussie avec près de 270 000 vues en une semaine.

Une blague porteuse d’idées

Malgré le caractère humoristique et commercial de la farce, médias et internautes se sont fait berner. L’utilisation d’un drone dans ce contexte n’est alors pas considérée comme aussi farfelue qu’elle en à l’air. Elle pourrait même inspirer certaines écoles pour leur surveillance d’examens futurs. Mais jusqu’où peuvent-elles aller en termes d’éthique ?

Le « plagiat web » est déjà traqué dans les mémoires étudiants à l’aide de logiciels spéciaux. Dans les salles d’examens, des professeurs sont mobilisés pour arpenter les rangs. Mais le vrai moteur de la tricherie est bien plus sournois et se trouve en fait dans toutes les poches. Il s’agit des téléphones portables et autres smartphones. Devenus de véritables petits bijoux de technologie, ils permettent de prendre des photos de cours, de communiquer en plein examen et surtout de naviguer sur le web. Le tout, en toute discrétion.
Il y a quelques années, en France, l’Éducation nationale avait imaginé mettre en place des brouilleurs d’ondes dans les établissements. Un dispositif habituellement strictement réservé aux militaires et à la police. Plus récemment, l’actuel ministre de l’éducation, Vincent Peillon, s’est prononcé pour l’installation de systèmes capables de détecter les téléphones portables en marche. Si les idées sont là, rien n’est pour l’instant concrétisé.

Et la vie privée dans tout ça ?

Comme dans le jeu du gendarme et du voleur, le tricheur a souvent un temps d’avance. Panoplie techno en main, il pousse les établissements scolaires à mettre en place des techniques de lutte toujours plus pointues au détriment, parfois, de la vie privée. C’est peut-être le prix à payer pour qu’écoles et diplômes, conservent leur crédibilité.

En Chine, des élèves n’hésitent pas à s’équiper de caméras, de micros dans leur gomme, de lunettes pourvues d’écouteurs, etc. Des établissements, en réponse à ce fléau, sortent les grands moyens et traquent les auteurs de ces délits à l’aide de détecteurs de métaux, de systèmes de brouillage et de caméras. Pour les étudiantes, les soutiens gorges à armatures métalliques ont ainsi été bannis. Et comme si tout cela ne suffisait pas, des policiers sont mobilisés.

Au-delà des examens, aux États-Unis, des lycées imposent un badge de géolocalisation à leurs élèves pour mesurer leur assiduité en cours.
Royaume-Uni, Japon, ou encore Brésil, dans ces pays le port d’une puce RFID (radio identification) dissimulée dans les cartes étudiantes a déjà été expérimenté. Aux Etats-Unis, une puce RFID avait été placée dans des maillots de basket distribués en entrée de classe maternelle aux États-Unis

Considérées comme violation de la sphère privée côté parents ou simples mesures de sécurité supplémentaires pour les autorités, une chose est sûre, “Big Brother” arrive peu à peu dans les écoles.

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