Visite de Xi Jinping : entre la Chine et Lyon, c'est une vieille histoire !

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Par Joël Chatreau
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Le président chinois réserve à Lyon et à ses environs le début de sa visite d’Etat en France et ce n’est pas pour rien ! Les relations presque amoureuses entre la capitale des Gaules et la Chine remontent à plusieurs siècles, et n’ont fait que se renforcer depuis le 19ème. Bien sûr, Xi Jinping , accompagné de son épouse, vient fêter à Paris le cinquantième anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, inaugurées par Charles de Gaulle et Mao Tsé-toung, mais le dirigeant chinois tenait d’abord à honorer l’ancienne capitale de la soie et de l’imprimerie. Cette dernière, dès le 16ème siècle, avait contribué activement à diffuser la culture de “l’empire du milieu” à travers la France et l’Europe.

Au 18ème siècle, grâce à la Compagnie des Indes, le thé chinois et les porcelaines arrivent en France. Le peintre et grand voyageur lyonnais, Jean-Baptiste Pillement, s’inspirera énormément des motifs réalisés sur ces porcelaines pour ses oeuvres d’art décoratif. Au 19ème, de nombreux autres Lyonnais feront le même chemin, ramenant de Chine des objets remarquables encore conservés au musée des Arts décoratifs. De 1843 à 1846, une première mission commerciale française trace de nouvelles “routes de la soie” qui aboutiront à Lyon. Puis, dès la fin du siècle, la Chambre de commerce et d’industrie de la ville, visionnaire, finance des expéditions et propose des cours de chinois. Les relations dans les domaines de la culture et de l’enseignement vont s’accélérer.

1913, la première chaire universitaire française de chinois s’ouvre à Lyon. 1921, un institut franco-chinois est créé sous l’impulsion de l’Université de Lyon. Installé au Fort Saint-Irénée, près de la colline de Fourvière, il fonctionne comme une école préparatoire. Il permet aux étudiants chinois d’acquérir la langue française et de suivre des formations en sciences, médecine, chimie, commerce, agriculture, lettres, beaux-arts…toutes sortes de disciplines qui aideront au développement de leur pays. Plusieurs de ces étudiants deviendront des cadres du régime et des élites. L’un d’entre eux sera par exemple à l’origine de la création de l’Institut chinois du radium. Pour l’anecdote, certains étudiants tenaient des réunions politiques dans un restaurant (chinois évidemment !) situé près de l’Institut. Zhou Enlai et Deng Xiaoping, qui étudiaient également en France et militaient en faveur du communisme, vinrent même discuter avec eux.

Le président Xi Jinping n’est donc pas le premier haut responsable chinois à être accueilli à Lyon. Avant lui, en 1975, Deng Xiaoping est revenu en tant que vice-Premier ministre, en 1986, Hu Yaobang, alors secrétaire général du Parti communiste, est passé dans la capitale rhodanienne, puis en 1999, le président Jiang Zemin a été reçu par le maire de l‘époque, Raymond Barre. Désormais, la communauté chinoise compte environ 15.000 personnes dans l’agglomération lyonnaise. L’Université accueille près de 3.000 étudiants, ils n‘étaient qu’une douzaine en 1979. Une quarantaine d’accords universitaires ont été passés entre des établissements supérieurs des deux pays, afin de mener des recherches conjointes ou d‘établir des passerelles entre les diplômes.

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