Les relations Arabie Saoudite Iran en voie d'amélioration

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Par François Chignac
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La communication entre l’Arabie Saoudite et l’Iran serait-elle en voie de rétablissement ? Même s’il convient de rester prudent en raison des divergences de vues abyssales entre les deux pays, on peut dire “que les relations sont en voie de guérison malgré la plaie purulente que représente le conflit syrien” affirme Francis Matthew, éditorialiste du quotidien Gulf News.

Il y a deux jours, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, affirmait que son pays était disposé à “négocier” avec son voisin iranien pour améliorer les relations entre Ryad et Téhéran. “L’Iran est un voisin avec lequel nous avons des relations, et avec qui nous allons négocier” avait lancé le prince à la presse, précisant qu’une invitation avait été envoyée à son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Réaction immédiate de la République islamique en ces termes : “nous accueillons favorablement des négociations et des rencontres pour régler les problèmes régionaux et améliorer nos relations”. Le communiqué émanait du vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. Dont acte.

Reste que perdure “une myriade de problèmes entre les deux pays. Et le dialogue ne signifie pas la fin des difficultés. Mais les saoudiens sont disposés à mettre sur la table les dossiers délicats et à en discuter progressivement si les iraniens acceptent d’aborder l’un des plus épineux, c’est à dire les milices chiites” résume Francis Matthew.

Plusieurs de ces milices sont prises en charge financièrement, militairement et politiquement par l’Iran. Y figure, outre le Hezbollah, des brigades engagées en Syrie.

Ryad et Téhéran s’opposent depuis de longues années sur ce conflit, mais également sur celui du Bahrein.

L’Iran chiite soutient le régime du président Bachar al-Assad. L’Arabie Saoudite, puissance sunnite, soutient les rebelles syriens. Scénario identique à Bahrein, bien qu’en sens inverse. L’Iran y soutient la révolte de la population à majorité chiite contre la dynastie sunnite soutenue par l’Arabie Saoudite.

L’influence de l’Iran au Liban, mais aussi et surtout en Irak à travers ses alliés chiites qui gouvernent le pays, inquiète également Ryad. Mais aux yeux des saoudiens, “ces présences iraniennes ne sont que temporaires”.

Il faut donc voir derrière la volonté de dialogue des saoudiens, le redéploiement des cartes occidentales dans la région. Car c’est bel et bien les négociations qui se tiennent à l’heure actuelle à Vienne qui offrent la meilleure grille de lecture. Les Saoudiens craignent, semble-t-il, qu’un accord définitif sur le dossier du nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances occidentales ne signe son retour définitif dans la région. Et cette nouvelle influence, les saoudiens préfèrent la négocier en amont.

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