Lien maternel et réussite scolaire

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Par Euronews
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Dans de très nombreuses sociétés, les femmes jouent un rôle prépondérant dans l‘éducation de leurs enfants, mais aussi parfois dans leur scolarité. Leur contribution peut aller bien au-delà du soutien et avoir une influence directe sur les performances en matière d’apprentissage.

En Corée du Sud, l‘éducation commence in utero

À Séoul, les cours de préparation à l’accouchement ont bien sûr pour objectif d’aider à accueillir au mieux son enfant, mais ils visent aussi à dispenser une forme d‘éducation pour le futur bébé : lors d’ateliers créatifs ou de séances de yoga, les futures mères sont invitées à évoluer dans un environnement de grande quiétude destiné à favoriser le développement cérébral et émotionnel harmonieux de leur enfant à naître. Cette pratique traditionnelle, originaire de Chine et remontant au Xème siècle, est appelée Taegyo. Une ancienne participante a pu constater les résultats sur sa fille : “je peux vous assurer qu’elle est relativement plus calme et plus concentrée que les enfants de son âge”.

Dans la culture sud-coréenne, le foetus est vu comme un être vivant dans des conditions spécifiques qui sont importantes pour son développement futur : un dicton affirme même que neuf mois d‘éducation prénatale se révèlent plus efficaces que neuf ans d‘éducation après la naissance. Pour le professeur Bong Shik Shin, le regain d’intérêt pour l’enseignement Taegyo correspond à une attente : “les Sud-Coréens vivent dans un contexte de grande compétition, donc de nombreuses mères sont très intéressées par une forme d‘éducation de plus en plus précoce”.

Pakistan : le sacrifice d’une mère

Au Pakistan, Humaira Bachal se bat depuis plusieurs années pour généraliser l’accès à l‘éducation, notamment des filles, dans son village de la périphérie de Karachi. En 2007, la jeune femme a fondé “Dream Model Street School” (ou modèle d‘école de rue rêvée) et aujourd’hui, elle dirige une école où vingt-deux enseignants prennent en charge un millier d‘élèves. Une réussite qui était loin d‘être acquise : plus jeune, Humaira Bachal aurait dû se marier et ne pas faire d‘études comme son père le voulait, mais sa mère a vu les choses autrement. Pendant trois ans, elle a caché à son mari que sa fille allait au collège, jusqu’au jour où il l’a su et l’a frappé : “je me disais : “ça m’est égal d‘être battue, mes filles auront droit à une éducation”, nous confie-t-elle.

Une Espagnole entame ses études à… 77 ans

Il n’est jamais trop tard pour reprendre ses études. C’est ce que nous prouve Carmen Delgado, une grand-mère espagnole qui a choisi de vivre son rêve de jeunesse à un âge avancé : il y a neuf ans, elle a entamé des études de journalisme à l‘âge de 77 ans. “Quand j‘étais très jeune, je n’ai pas pu le faire parce qu‘à cette époque, très peu de femmes allaient à l’université”, nous explique-t-elle.

“J‘étais très triste à la mort de mon mari”, ajoute-t-elle, “j’ai alors discuté avec mon petit-fils qui venait de finir le lycée et qui ne savait pas ce qu’il voulait faire par la suite, je lui ai dit que moi-même, je regrettais de ne pas avoir pu étudier le journalisme, il m’a répondu que lui aussi, ça lui plairait. Je lui ai répondu : “si tu fais ces études-là, alors moi aussi !” lance-t-elle.

Carmen Delgado a aujourd’hui un message à délivrer aux gens qui ont son âge “ou qui sont même plus jeunes, qui sont seuls ou qui deviennent veufs : “ne restez pas chez vous ! Commencez tout d’abord par apprendre quelque chose dans vos cordes, sinon essayez de découvrir internet. (…) Vous devez prendre tout ce que la vie vous donne parce qu’il y aura un âge où vous ne serez plus capables de rien”, insiste-t-elle avant de conclure : “en attendant, vous devez continuer de faire des choses”.

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