Les Nuits Sonores 2014, comme une histoire de l'électro

Les Nuits Sonores 2014, comme une histoire de l'électro
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Par Vicenç Batalla
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Une bonne partie de l’histoire de l‘électro a commencé avec eux : Kraftwerk. Le groupe allemand, qui a débuté dans les années soixante-dix, a inventé la techno-pop, les sons robotiques dans les mélodies et la culture des machines. Après sont arrivés les DJ de Détroit qui ont mélangé l‘électro naissante avec la musique noire. Ensuite, l‘électro est introduite en Europe dans des clubs comme l’Haçienda à Manchester à la fin des années quatre-vingt avant que le rap et le dub ne viennent aussi s’imposer là-bas. Le line-up des Nuits Sonores 2014 offre l’un des meilleurs résumés de cette histoire si riche : seront présents Kraftwerk, Robert Hood d’Underground Resistence, mais aussi Laurent Garnier et Grandmaster Flash.

Kraftwerk n’avait plus présenté ses engins numériques et son spectacle futuriste en France depuis 2005. Dimanche 1er juin, les quatre musiciens du groupe teuton débarquent au Marché de Gros de Lyon avec la nouvelle version 3D de leur show qu’ils avaient inauguré au MoMA de New York en 2012. Pas de nouveaux morceaux – presque trente ans se sont écoulés depuis leur dernier album de compositions inédites et Ralf Hütter est le dernier membre fondateur présent – mais le perfectionnisme se maintient comme signe distinctif. On les a vus, par exemple, au Sónar de Barcelone l’année dernière et on ne se fatigue pas d‘écouter, tels des mantras, les albums ‘Autobahn’, ‘Trans Europa Express’ ou ‘Computerwelt’ en touchant maintenant des doigts les autoroutes européennes grâce au show 3D.

cc Alex Schweigert

Le vendredi soir, toujours au Marché de Gros, nouvel espace central nocturne de cette édition des Nuits, on pourra découvrir en live Robert Hood qui, en 1989, a créé à Detroit le label techno Underground Resistance avec Mike Banks et Jeff Mills. Dans une Motor City déjà en faillite, ce nouveau label fut une cellule d’agitation culturelle pour la population noire.

Mercredi 28 mai, lors de la première nuit de l‘édition 2014, le plus international des DJ français, Laurent Garnier, se confronte à la nouvelle génération par le biais de l’allemand Danilo Plessow, alias MCDE, de Sttutgart. Garnier a fêté il y a peu ses vint-cinq ans derrière les platines, carrière qui a débuté à l’Haçienda en 1987. Plus récemment, il a publié pendant toute l’année 2014 cinq maxis sur cinq labels différents, de Paris à Chicago en passant par Berlin et Londres.

Profitant d’une culture club qui commence à s’implanter à Lyon, le DV1 présente jeudi le pionnier Grandmaster Flash. De son vrai nom Josep Saddler, Grandmaster Flash est entré en 1980 dans le groupe new-yorkais précurseur Sugar Hill et a fait du vinyle un nouvel instrument à la gloire du hip hop.

La même journée, il serait injuste de passer à côté du Garage Citröen où mixe le Berlinois Maurizio Von Oswald, qui a, depuis sa plateforme Basic Channel au milieu des années quatre-vingt dix, récupéré la techno de Détroit pour lui insuffler d’encore plus de minimalisme.

Des noms d'aujourd'hui

Inutile de faire une liste exhaustive de la centaine d’artistes et de groupes qui seront présents à Lyon du 28 mai au 1 juin pour cette douzième édition des Nuits Sonores avec comme axe central le quartier de la Confluence et les entrepôts reconvertis de La Sucrière. Mais il est quand même nécessaire d’en citer quelques-uns.

Du côté des stars bien connues : l’ex-Jesus and Mary Chain Douglas Hart, Andy Votel, créateur d’une partie de la scène de Manchester, le fondateur de Mute Records, Daniel Miller, et le vétéran de la house de Francfort, Roman Flügel, tous aux platines. Lee Ranaldo et sa guitare, échappé de Sonic Youth, jouera aussi avec son nouveau groupe The Dust. Seront aussi sur scène les Hollandais de The Ex et leur vingt-huit ans de résistance punk. Du côté des nouvelles sensations se trouvent le duo Darkside (avec Nicolas Jaar), Gold Panda, Rich Aucon, Oneohtrix Point Never, Fuck Buttons, Floating Points, Rustie, Lunice, Four Tet, Trentemöller, Actress, Daniel Avery, Discodéine et Earl Sweatshirt.

Kode 9, de son vrai nom Steve Goodman, et responsable du label londonien de référence en dubstep, Hyperdub, sera aussi présent. Ce natif de Glasgow débarque d’ailleurs à Lyon avec une myriade de musiciens et activistes de la capitale industrielle de l‘Écosse. Et n’oublions pas Agoria, un des parrains lyonnais de l‘électro, qui mixera au milieu de la dernière nuit dans la grande halle du Marché de Gros. Enfin Man or Astro-man ?, Black Lips, Wooden Shjips, The Brian Jonestown Massacre, Bob Log III, Dum Dum Girls, les Crocodiles, ou encore Holograms viendront représenter le rock, psychédélique ou non.

Toute cette activité nocturne ne saurait faire oublier que pendant la journée ont lieu des rencontres, conférences et ateliers entre acteurs du monde culturel de l’Europe et d’ailleurs – tel que l‘écrivain de science-fiction Bruce Sterling – au sein de l'European Lab. Ce laboratoire d’idées et d‘échanges mérite un article à part. A suivre donc…

www.nuits-sonores.com

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