Les Nuits Sonores - Projet Garnier, 4ème round

Les Nuits Sonores - Projet Garnier, 4ème round
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Par Vicenç Batalla
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Laurent Garnier revient au vinyle, le temps de la sortie de ces nouveaux morceaux pour lesquels le musicien-DJ prolifique a parcouru le monde à travers les airs et sur les routes, d’un continent à l’autre , de la techno-house au « abstracts beats ». Tous ses EP de l’année porte le nom d’un vol régulier ou d’une autoroute : ‘AF0490’ sorti en février sur Still Music à Chicago, ‘A13’ sorti en mars sur Musique Large à Paris, ‘AF4302’ sorti en avril sur 50 Weapons à Berlin.

Le 16 juin prochain, ce gamin de 48 ans livrera le quatrième chapitre de ce Projet Garnier avec la publication de ‘KL 2036’ sur le label MCDE (Motor City Drum Ensemble) du hollandais Danilo Plessow, basé à Stuttgart.

C’est à cette occasion que Les Nuits Sonores ont convié Laurent Garnier et Danilo Plessow à se confronter derrière les platines lors la première nuit du festival. Rencontre exclusive avec ce lyonnais d’adoption.

Avec l’aide de Wolfgang Spindler, euronews.

B2B

“Ce soir, pour la première fois, Danilo [Plessow] et moi allons jouer ensemble, en ‘back to back’ [TDLR – dos à dos]. Cette histoire a démarré quand j’ai approché Danilo en lui disant, ‘écoute, je viens de faire deux ou trois morceaux qui peut-être te plairont. J’aimerais bien te les envoyer. Peut-on en discuter et éventuellement sortir un maxi sur ton label ?’

Il m’a répondu ‘Bien sûr, on va voir’. Il a écouté et ça s’est fait tout à fait naturellement, très facilement. Tout le monde m’avait dit qu’il était très compliqué, mais je l’ai trouvé super simple. Cette collaboration a été assez facile. Le maxi sort dans environ quinze jours. Et l’on est en train de parler de plusieurs autres un peu plus tard”.

“On ne sait pas encore si on a un esprit très différent. On se rencontre à peine ! C’est notre première vraie rencontre ! On ne s’était parlé que sur Skype. Et la première vraie rencontre, c’était il y a deux heures. Pour l’instant, tout va bien ! Pour l’instant, ‘he’s my friend’ (en anglais – rires)”.

Le grand-père

“Parce que je suis là depuis presque une trentaine d’années, que j’étais là au début du mouvement house et techno, on me considère comme le grand frère. Peut-être pas comme le père, mais au moins le grand frère. Je n’ai pas de problème avec ça. Tant que je reste cohérent par rapport à ce que je fais aujourd’hui et que la musique que je défends reste toujours cohérente, je peux même être le grand-père !”.

L’Éthiopie

“Je suis en train de faire une série d’EP avec des gens très différents. Celui qui sort en juin est fait pour Danilo et son label. Je trouve que MCED a une vraie identité. Ce qu’il fait sur MCDE est basé sur les samples. Je me suis dit que pour une fois j’allais travailler à base de samples. J’ai de mieux en mieux compris ce qu’il attendait de moi et j’ai fini par lui dire que j’avais commencé quelque chose qui allait lui plaire.

Je suis très fan de jazz et j’aime beaucoup la musique éthiopienne et la musique psychédélique. Le jazz éthiopien est probablement l’un des pans les plus psychédéliques du jazz. J’avais envie de ‘sampler’ un truc un peu bizarre, qui sonne très éthiopien. Même si ‘éthiopien’ est un bien grand mot. Je n’ai pas la prétention de jouer comme ces mecs-là qui sont de monstres du jazz.

Je suis parti sur un truc un peu bancal, un peu bizarre, en me disant que Danilo allait comprendre, vraiment kiffer. Et il m’a dit qu’il adorait. Je sais que c’est le morceau qu’il préfère et je suis super content”.

NDRL: En face A : ‘Psyche-Delia’. En face B : ‘Whistle for Frankie’, est un hommage au ‘grand-père’ de la house, Frankie Knuckles, décédé récemment.

En route pour le cinquième ?

“Il y aura un cinquième EP au mois de juillet… c’est une surprise. On dira plus tard d’où il vient… S’il manque l’Angleterre, peut-être que ce sera l’Angleterre ! On verra !”.

Clé USB

“Danilo [Plessow] a quelques vinyles et des CDs. Moi, j’ai des clés USB. On mélange tout. Moi, personnellement je n’ai aucun préjugé. J’achète du vinyle mais je préfère jouer avec des clés USB qui me permettent de jouer exactement j’en ai envie : pouvoir rallonger les morceaux, pouvoir faire des boucles quand je veux, pouvoir faire des mix beaucoup plus longs… J’ai vu les limites du vinyle, les limites du CD. Je sais maintenant ce que j’aime et je n’aime pas faire avec tous ces supports.
J’achète toujours des vinyles quand des disques sortent. Puis je les mets sur des clés pour pouvoir les jouer. Je n’ai aucun préjugé ! ”.

MCDE

Danilo Plessow rebondit sur ce thème : “J’ai beaucoup de respect pour la méthode de Laurent Garnier. Mais je viens d’une école dans laquelle on te montre peu plus de respect si tu travailles avec du vinyle. L’avantage du vinyle, c’est que tu ne sais pas comment le DJ va dérouler son mix. Et sa seule limite ce sont ses disques.

Si tu es un vrai DJ, tu dois travailler avec la variété qu’apporte ces disques. Quand tu apportes une clé USB, tu as tout. Et la plupart des DJs qui ont accès à tout finissent par entrer dans une routine. Si les disques sont à toi, tu es obligé de travailler avec eux ! Ce sont des compétences différentes. Cela ne veut pas dire qu’une méthode est meilleure que l’autre”.

Le Luberon

“J’ai besoin de contrastes dans ma vie. Danilo n’est pas d’accord du tout parce que, lui, c’est ‘a urban man’, [un urbain – NDLR]. Moi je suis ‘a country man’ [un homme de la campagne – NDLR] depuis que je suis parti à la campagne, il y a dix ans.
[Laurent Garnier vit dans le Luberon, massif qui s’étend entre les Alpes et la Provence – NDLR].

J’aime le contraste et j’aime pouvoir avoir une vie assez paisible pendant la semaine. Cela me permet d’être toujours aussi excité d’aller jouer. Cela ne me pose aucun problème. Quand j’habitais à Paris, j’allais jouer partout. Partir n’a pas changé ma vie, en fin du compte… Si, ça l’a changée : en mieux ! Je me sens mieux aujourd’hui grâce à ce contraste justement : pouvoir jouir d’une ville, due monde, du bruit puis pouvoir rentrer chez moi – ouf ! – un lieu où je peux décompresser plus facilement”.

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‘Le journal de Garnier’: laurentgarnier.com/journal

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