Un Mondial-2014 à la fois attendu et décrié au Brésil

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Par Euronews
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Inflation et corruption

Il reste 10 jours avant le coup d’envoi et jamais une Coupe du monde n’aura suscité autant d’inquiétudes. Le Brésil n’est pas prêt et la grogne social s’amplifie. Depuis plus d’un an, les Brésiliens sont dans la rue pour protester contre le Mondial.

L’augmentation du prix du ticket de bus à Sao Paulo de 7 centimes d’euro, couplé à une répression disproportionnée des forces de police, a mis le feu aux poudres.

C’est le contre-coup du Mondial : inflations des prix, corruption, état des services publics délabrés : les dépenses pharaoniques pour la compétition attisent la frustration des Brésiliens.. alors qu’une partie de la population lutte pour l’accès à l‘éducation et à la santé. Le climat social est tendu. Le gouvernement assure qu’il respectera le droit à manifester, mais n’acceptera aucune violence.

157.000 policiers et militaires sont mobilisés pour la sécurité du tournoi. Les personnels de l’armée ont été appelés en renfort pour protéger les 32 sélections.

Quatre stades encore en travaux

Des manifestations qui ternissent la Coupe du monde, mais aussi le retard dans les travaux. Quatre des 12 stades sont encore inachevés et les conditions de sécurité douteuses ont fait 8 morts parmi les ouvriers. C’est une course contre la montre. Les stades de Sao Paulo, Curitiba, Cuiaba, Porto Alegre et Natal ne sont pas encore terminés : les tribunes de presse n’ont pas encore de branchements électriques et les connexions internet et téléphoniques pourraient ne pas fonctionner.

L’Arena Corinthians accueille le match d’ouverture le 12 juin. Un stade dont le coût sera 14 à 18 % supérieur aux estimations de départ, soit 411 à 424 millions de dollars. Et dire que tous devaient être livrés le 31 décembre dernier.

Autre casse-tête : la rénovation des aéroports, beaucoup sont saturés ou obsolètes. Une partie du toit de l’aéroport de Manaus s’est écroulée il y a 10 jours en raison de fortes pluies. Gênant quand on sait que sa rénovation a coûté plus de 430 millions d’euros et que l’avion est le meilleur moyen de rallier la capitale de l’Amazonie qui n’est desservie par aucune autoroute.

Des aliments périmés pour les joueurs

Les joueurs s’apprêtent à atterrir au Brésil. Mais les hôtels sont-ils prêts à les accueillir ? Il semble que oui bien que l’Italie et l’Angleterre ne partagent pas cet avis. Plus de 50 kilos de viande avariée saisis dans les hôtels du Brésil où séjourneront les équipes d’Italie et d’Angleterre. De la viande, mais aussi du saumon, du jambon de Parme, des pâtes, des fruits et du fromage impropres à la consommation.

Ce sont les inspecteurs mandatés par le Secrétariat d’Etat à la défense et à la protection des consommateurs qui ont mis la main sur ces produits périmés.. principalement au Portobello Hôtel, situé à 100 kilomètres de Rio et qui accueillera la Squaddra Azzurra.

Les joueurs ne devraient pas avoir trop de soucis à se faire, les délégations apportent souvent leur propre nourriture et leurs propres cuisiniers.

La dengue menace le Mondial

Les risques sanitaires menacent la santé des joueurs et des supporteurs. Le grand nombre de touristes attendus au Brésil augmente la probabilité de diffusion d’infections virales. Ce moustique représente un danger. Avec plus de 450 000 cas relevés au Brésil depuis le début de l’année, des chercheurs alertent sur le risque d’extension de l‘épidémie de dengue au moment du Mondial.

Selon eux, le risque le plus important se concentre au nord du pays, à Fortaleza, Natal et Recife où le climat est équatorial. L’usage de produit répulsif a été conseillé, car il n’existe pas de vaccin, ni de remède autre qu’une forte hydratation. Des opérations de désinfection ont été réalisées, des tonnes de décharges ont été déplacées.

Les narco-trafiquants à l’affût

La Coupe du monde engrange forcément beaucoup d’argent mais c’est aussi un bon moment pour les narco-trafricants. Près de 600 kg de cocaïne déterrés dans la jungle par les autorités péruviennes. La drogue était destinée au Brésil. Selon une étude des Nations Unies, la consommation de cocaïne aurait doublé dans le pays au cours des dix dernières années. En plus de devenir un marché important de la cocaïne, le Brésil devient également une route pour la diffusion de la drogue. Et avec le Mondial, les trafiquants de drogue se frottent les mains. Début mai, la police a arrêté le plus gros trafiquant de cocaïne de Rio de Janeiro.

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