E-ELT : le télescope européen de l'extrême

E-ELT : le télescope européen de l'extrême
Par Euronews
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Le désert d’Atacama au Chili était déjà un site très apprécié par les astronomes pour son climat sec et son ciel clair. Aujourd’hui, les scientifiques européens l’ont choisi pour construire le Télescope géant européen (E-ELT), le plus grand instrument optique / infrarouge de ce type au monde. Un projet explosif à tous points de vue. Les ingénieurs en charge de sa construction viennent de procéder à la décapitation d'une montagne.

“Nous dynamitons le sommet d’une montagne pour le niveler et y installer une structure qui éclipsera tout ce que nous avons construit auparavant,” souligne Rob Ivison, directeur scientifique de l’ESO, l’Observatoire européen austral, à l’origine de ce projet. Il a fallu faire exploser 5000 m³ de roche pour créer une plate-forme de 150 mètres de diamètre destinée à accueillir ce télescope doté d’un miroir de 39 mètres : un record.

La réussite du projet dépend de la capacité des équipes à surmonter un grand nombre d’obstacles. Le site est particulièrement reculé et tout est à faire : construire une route pour acheminer les pièces et par la suite, les assembler alors que sur place, il fait très sec et qu’il y a beaucoup d’ensoleillement et de rayonnement. Reste que la montagne choisie par l’ESO, le Cerro Armazones, avait un triple avantage : c‘était celle qui avait le ciel le plus clair, qui était la moins entourée de nuages la nuit et celle où le scintillement des étoiles était le moins fort.

L’E-ELT sera piloté depuis l’==Observatoire de Paranal== de l’ESO à 25 kilomètres de distance. Chaque nuit, grâce au télescope VLT, on y recueille déjà des données pour les scientifiques européens : cela passe par l’observation de galaxies lointaines comme de planètes de notre système solaire. Et même si le VLT est déjà un instrument puissant, l’E-ELT changera la donne : il permettra d’obtenir des spectres d‘étoiles que l’on peut à peine détecter depuis la Terre et depuis l’espace. Il collectera plus de lumière et verra plus nettement, les détails.

Parmi les cibles prioritaires de l’E-ELT lorsqu’il sera mis en service après une décennie de construction, les exoplanètes : il aidera à “définir les caractéristiques de ces planètes,” indique Ewine van Dishoek, professeure d’astronomie à l’Université de Leyde (Pays-Bas). “À l’heure actuelle,” poursuit-elle, “on a seulement des indices sur leur nature, mais le télescope géant sera capable de mesurer leur atmosphère et de voir de quoi elles sont composées.” Une prouesse qui fera incontestablement avancer la science selon Rob Ivison de l’ESO : “Pour la première fois, nous allons pouvoir obtenir des images de planètes tournant autour d’autres étoiles et on pourra déterminer si elles présentent des traces de vie,” indique-t-il, “évidemment dans le contexte dans lequel nous vivons, cela changera tout : nous vivrons dans un monde nouveau si nous savons que nous ne sommes pas seuls.” L’E-ELT ne traquera pas des formes de vie intelligentes, mais recherchera les conditions propices à la vie ouvrant peut-être la voie à une découverte capitale pour l’humanité.

Colosimo Photography

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