Les marchés mondiaux attendent les annonces de la BCE

Les marchés mondiaux attendent les annonces de la BCE
Par Euronews
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Dans quelle mesure les prochaines décisions de la Banque centrale européenne pourraient avoir des conséquences sur les marchés arabes ? Ce 4 septembre, jour de réunion mensuelle de politique monétaire à la BCE, est un jour décisif pour eux et pas uniquement pour le monde des affaires en Europe tous deux faisant d’ailleurs face à des difficultés depuis juin dernier. Les investisseurs internationaux quels qu’ils soient attendent beaucoup de Mario Draghi.

Rappelons tout d’abord quelques éléments clé : beaucoup réclament une action forte de la BCE face au risque déflationniste à l’approche de sa réunion mensuelle jeudi. En juin, l’institution a pour la première fois, utilisé un taux de facilité de dépôt négatif après avoir abaissé son taux de refinancement à 0,15 %. Les marchés boursiers européens ont connu un sursaut de plus de 1 % avant de souffrir d’une pression à la vente notable en juillet et d’assister au rebond de certains indicateurs en août.
Au Moyen-Orient, analystes et investisseurs y voyaient des signes positifs. Reste que les marchés de la région ont fortement chuté en juin en raison des tensions géopolitiques, puis se sont repris les deux mois suivants. On a ainsi observé un recul de plus de 23 % à la bourse de Dubaï, de près de 14 % chez son équivalent d’Abu Dhabi et de 7,7 % de l’indice égyptien EGX 30 (source Bloomberg). En juillet et août, le rebond a été de 26 % à Dubaï, de plus de 17 % en Egypte ou encore de 12 % à Abu Dhabi.
Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Les investisseurs internationaux notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord auront en tout cas, une fois encore, les yeux rivés vers Francfort cette semaine dans l’attente des annonces de la BCE qui pourraient entre autres, prendre la forme d’un programme d’assouplissement quantitatif.

Pour bénéficier d’un éclairage sur ce sujet, nous avons interviewé un spécialiste en stratégie des marchés chez ADS Securities, Noureldeen Alhammoury à Abu Dhabi.

Daleen Hassan, euronews :
“Qu’attendez-vous des décisions de la BCE cette semaine ? Pensez-vous qu’il y aura de nouvelles baisses de taux d’intérêt ?”
Noureldeen Alhammoury, spécialiste en stratégie des marchés chez ADS Securities :
“D’après les dernières statistiques économiques, il faut s’attendre à une autre action très prochaine : si la BCE ne change pas sa politique jeudi, alors elle bougera peut-être en octobre, lors de sa prochaine réunion. On estime que le moins qu’elle puisse faire, c’est de réduire à présent, le taux de soumission minimale à 0,10 %.
Pour autant, ce geste ne sera pas suffisant alors qu’il y a de plus en plus de craintes d’un fort ralentissement des taux de croissance dans la zone euro du fait des sanctions russes. Donc il est probable que la BCE se contente pour l’instant, d’une baisse de taux, puis le programme d’assouplissement quantitatif pourrait être annoncé lors de la réunion d’octobre.”
Daleen Hassan :
“Comme on le sait, il y a toujours eu un lien important entre les marchés européens et arabes. Quelles conséquences pourrait avoir une décision de Mario Draghi sur les marchés de cette dernière région ?”
Noureldeen Alhammoury :
“La réunion précédente n’a pas été bonne pour les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord puisqu’on connaît tous les tensions géopolitiques en Irak : elles ont renforcé les inquiétudes sur le déclenchement d’un conflit régional.”
Daleen Hassan :
“D’après vous, se passera-t-il la même chose lors de cette réunion ?”
Noureldeen Alhammoury :
“Cette fois, c’est différent : les inquiétudes se font peu à peu moins fortes puisqu’on assiste à une sorte de collaboration internationale entre les Occidentaux et le Moyen-Orient y compris l’Iran pour faire face à ces tensions.
Et donc, cette fois, les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord pourraient poursuivre leur reprise, en particulier au moment où les volumes d‘échanges progressent de nouveau à la fin des vacances d‘été et il est probable que les investisseurs profitent de ces politiques d’assouplissement à travers le monde et des sorties de fonds en provenance d’Europe.”

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