Référendum écossais : les marchés du Moyen-Orient dans l'expectative

Référendum écossais : les marchés du Moyen-Orient dans l'expectative
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Par Euronews
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Être ou ne pas être dans le Royaume-Uni ? Telle est la question à laquelle les Écossais sont appelés à répondre ce jeudi 18 septembre à l’occasion d’un référendum sur l’indépendance. Sur le plan économique, beaucoup s’inquiètent des conséquences potentielles sur la livre sterling. De plus, dans les pays du Golfe, en particulier, on s’interroge sur l‘évolution des prix du pétrole dans le cas où l‘Écosse quitterait la Grande-Bretagne.

Tandis que le Premier ministre britannique David Cameron implore les Écossais de ne pas diviser “la famille de nations constituant le Royaume-Uni”, les partisans de l’indépendance estiment qu’il s’agit d’une étape naturelle, synonyme de prospérité pour l’Ecosse.

Première interrogation en matière d‘économie : qui sera propriétaire des réserves pétrolières de la mer du Nord ? Elles garantiraient une bonne santé économique en cas de sécession d’après Édimbourg. Reste que les cours du brut en seraient impactés tout comme les revenus des pays dépendants du pétrole comme ceux du Golfe persique.

Autre motif d’inquiétude : la livre restera-t-elle en vigueur en Écosse ? Ce qui a favorisé des monnaies du Moyen-Orient. En août, sur un mois, le riyal saoudien a gagné près de 4,5 % par rapport à la livre. On a observé la même tendance pour le dinar koweïtien, le dirham des Émirats arabes unis et la livre égyptienne.

Les électeurs écossais ont leur avenir économique entre leurs mains. Les marchés financiers accueilleront leur décision avec inquiétude.

Pour en savoir plus sur ces questions, nous avons joint à Abu Dhabi, Noureldeen Al Hammoury, spécialiste en stratégie des marchés chez ADS Securities.

Daleen Hassan, euronews :
“Les Écossais s’apprêtent à faire un choix historique cette semaine. Comment les marchés vont-ils réagir ? À quoi peut-on s’attendre concernant la livre ?”

Noureldeen Al Hammoury, spécialiste en stratégie des marchés chez ADS Securities :
“Les marchés seront probablement très sensibles aux sondages d’opinion dans les prochains jours jusqu‘à l’annonce des résultats du référendum. La livre s’est récemment stabilisée aux alentours de 1,62 dollar américain quand de nombreuses enquêtes donnaient des résultats serrés.
Mais vendredi prochain, ce sera une toute autre histoire si les Écossais votent “oui” : la livre va probablement passer sous la barre des 1,60 et pourrait même baisser à 1,58.
À l’inverse, si l‘Écosse décide de rester dans le Royaume-Uni, ce serait un facteur positif pour la livre à court et moyen terme à l’heure où les marchés commenceront à tenir compte de la hausse des taux d’intérêt à laquelle la Banque d’Angleterre procèdera l’an prochain et la livre pourrait s‘établir à nouveau au-dessus des 1,65.”

Daleen Hassan :
“Quelles conséquences l’issue du vote pourrait-elle avoir sur le marché des changes au Moyen-Orient ?”

Noureldeen Al Hammoury :
“Les résultats seront annoncés vendredi à 6 h du matin à Londres et donc, 9 h du matin à Abu Dhabi : ce qui veut dire que les traders du Moyen-Orient seront les premiers à échanger des livres après l’annonce des résultats. Les séances européennes débuteront quelques heures après les résultats alors que les séances asiatiques seront déjà closes. Donc, on s’attend à un flux important de liquidités au Moyen-Orient une fois les résultats connus.”

Daleen Hassan :
“Et qu’en est-il des prix du pétrole en cas d’indépendance ?”

Noureldeen Al Hammoury :
“Il y a deux scénarios différents : si l‘Écosse décide de rester dans le Royaume-Uni, ce sera négatif pour les prix puisque les marchés se concentreront du coup, sur la conjoncture économique mondiale qui est déjà en train de ralentir ces derniers temps.
Si l‘Écosse choisit l’indépendance, ça aura un effet positif sur les prix, mais uniquement à court terme puisque c’est la conjoncture économique mondiale qui restera l‘élément essentiel dans les prochains mois.
Cependant, il pourrait y avoir prochainement une intervention de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) si les prix chutent encore, en particulier si les pays du Golfe commencent à sentir des effets négatifs avec des revenus qui baissent encore.”

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