Un nouvel élan pour la construction aux Émirats arabes unis ?

Un nouvel élan pour la construction aux Émirats arabes unis ?
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Par Euronews
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C’est la plus importante introduction à la Bourse de Dubaï depuis le début de la crise mondiale : l’action d’Emaar Malls, filiale du plus grand groupe de développement immobilier coté aux Émirats : Emaar Properties, a récemment grimpé de 12 % le premier jour de sa cotation en raison d’une forte demande de la part d’investisseurs arabes et occidentaux. Ce qui a permis à la société de lever en une journée, l‘équivalent d’1,25 milliard d’euros.

“Mall of the World” qui devrait s‘étendre sur 4,4 millions de m² et dépasser en superficie, le complexe actuellement géré par l’entreprise qui se veut déjà le plus vaste et le plus visité au monde. La construction de cette ville climatisée dans la ville de Dubaï – qui a débuté en juillet – coûtera l‘équivalent de 5,4 milliards d’euros.

Pour les spécialistes, cette entrée en Bourse tombe à point nommé pour redonner de l‘élan à un secteur de la construction durement frappé par la crise. “On a vécu une période où le marché a progressé sur un rythme excessivement élevé,” explique Craig Plumb, directeur de recherche chez Jones Lang LaSalle (JLL), “et aujourd’hui, on entre dans une phase où les choses sont en train de se stabiliser et c’est bénéfique à l’ensemble du marché. Donc la confiance est de retour du côté des investisseurs,” poursuit-il, “et il est certain qu’elle se renforce du côté des promoteurs.”
La présidence d’Emaar Malls assure pour sa part que la réponse des investisseurs – notamment européens, américains et asiatiques – a dépassé toutes les attentes.

Comme chaque semaine, pour nous éclairer sur ce sujet, nous nous tournons vers Nour Eldeen al-Hammoury qui s’occupe de stratégie des marchés chez ADS Securities à Abu Dhabi.

Daleen Hassan, euronews :
“On a vu qu’une atmosphère d’optimisme a accompagné l’entrée en bourse d’Emaar Malls. Qu’est-ce que cela signifie pour l‘économie des Émirats arabes unis ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, d’ADS Securities :
“La confiance est de retour et c’est crucial non seulement pour les Émirats, mais aussi pour toute la région. L‘économie ici connaît une expansion selon un rythme modéré et encourageant jusqu‘à présent.
Les entreprises se développent aussi à l’approche d’un évènement à long terme : l’Exposition universelle de 2020.
Tant que la confiance reste présente, de plus en plus d’opportunités de business vont s’ouvrir. Et entre autres, l’entrée en bourse d’Emaar Malls et la demande significative à laquelle nous avons assisté le prouvent.”

euronews :
“Des analystes ont mis en garde contre les risques que Dubaï ne reproduise l’un des facteurs de la crise en 2009, à savoir la fuite en avant dangereuse qui consiste à se lancer dans un trop grand nombre de constructions. Devons-nopus avoir cette crainte ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Jusqu‘à maintenant, il n’y a pas de risques internes. Dubaï se développe sur un rythme modéré à pas mesurés et bien sûr, les acteurs de son marché ont tiré des leçons du passé.
Mais il y a toujours un risque externe. Le ralentissement économique en Europe et en Asie, mais aussi l’incertitude qui entoure l‘économie américaine doivent nous rendre vigilants.”

euronews :
“Et avec les tensions politiques en cours au Moyen-Orient, quelle est selon vous, la stabilité des bourses des pays du Golfe par rapport aux marchés européens et américains ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury:
“En tout cas, du côté de Dubaï et d’Abu Dhabi, nous avons eu cet été, une tendance notable à la vente à cause des tensions géopolitiques et de la situation de l’entreprise Arabtec. Mais le marché a récupéré plus de 90% de ces pertes.
En Europe, Asie et aux États-Unis, ces marchés souffrent depuis peu – ce qui pourrait être la correction à court terme que tout le monde attend -, mais les perspectives économiques ne sont guère brillantes : la décision de la Banque centrale européenne la semaine dernière montre que la situation en Europe est même pire que ce que pensait la BCE. Dans le même temps, le ralentissement en Asie continue d’inquiéter. Donc la région du Golfe continuera d’offrir de nouvelles opportunités.”

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