Enlèvement des lycéennes au Nigéria : 6 mois après, tout le monde s'en fout !?

Enlèvement des lycéennes au Nigéria : 6 mois après, tout le monde s'en fout !?
Par Joël Chatreau
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Six mois jour pour jour sont passés depuis l’enlèvement de plus de 200 jeunes filles au Nigéria, et l’indifférence presque générale s’est installée. Officiellement, 219 lycéennes exactement sont pourtant toujours portées disparues, elles ont vraisemblablement été mariées de force comme l’avait annoncé dans une vidéo, le 5 mai dernier, le chef du groupe islamiste armé Boko Haram qui a revendiqué le kidnapping. Elles sont certainement cachées quelquepart dans la forêt de Sambisa, l’un des fiefs des islamistes nigérians proche de la frontière avec le Cameroun, mais elles restent introuvables, si l’on en croit l’armée. Cette dernière préfère désormais se taire après avoir donné plusieurs fois des faux espoirs aux familles des adolescentes. Quant à la communauté internationale, elle est également devenue muette, ce qui tranche nettement avec les grandes démonstrations d’indignation et d‘émotion du début.

Les mères des lycéennes défilent à Abuja

6 MONTHS today since OUR #ChibokGirls were abducted. .....that JOURNEY to DEMAND for their RESCUE continues TODAY. pic.twitter.com/vYgAdRQ0nH

— oby ezekwesili (@obyezeks) October 14, 2014

A Abuja, la capitale du Nigéria, un rassemblement a eu lieu le 14 octobre pour marquer le triste anniversaire de l’enlèvement des lycéennes. Leurs proches, des amis, des Nigérians encore mobilisés voulaient effectuer une marche jusqu‘à la résidence du président, Goodluck Jonathan, mais ils en ont été empêchés par un grand nombre de policiers. Les familles des disparues semblent bien seules…A quoi a servi l’aide militaire et logistique apportée aux forces de sécurité par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ? Ces pays ont regretté une collaboration peu efficace et des recherches désordonnées mais qu’en est-il maintenant ? Des négociations avec les islamistes de Boko Haram ont-elles vraiment eu lieu, comme l’affirmait l’armée nigériane ? Et le bel élan de solidarité internationale qui avait pris pour slogan “Bring Back Our Girls” (Ramenez-nous nos filles), qu’est-il devenu ? Il avait été largement relayé sur les réseaux sociaux peu après le choc du kidnapping de 276 adolescentes de 12 à 17 ans, le 14 avril dernier dans leur lycée de Chibok, une ville du nord-est. La première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, avait même posté sur son compte Twitter une photographie sur laquelle elle tenait un écriteau “Bring Back Our Girls”. Que pense-t-elle maintenant ? Suit-elle l’affaire de près ?

Des données fournies par le moteur de recherche Google parlent d’elles-mêmes : des millions de recherches #Bringbackourgirls étaient lancées tout au long du mois de mai, en septembre dernier, il n’y en avait pratiquement plus. Et nous les médias, pourquoi avons-nous cessé de nous y intéresser ? Les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs connaissent déjà la réponse, l’actualité va trop vite, ce qui est un mauvais argument. Alors, on peut comprendre facilement l‘épuisement psychologique des familles de ces jeunes filles nigérianes. “Nous avons connu six mois de douleur, de peine, d’angoisse et de stress”, confie la mère de l’une d’entre elles. “Nous demandons au gouvernement de redoubler d’efforts pour les retrouver et les sauver”. L’espoir fait vivre, ou au moins survivre…

Cette femme demande au président nigérian d’agir

About 150 policemen formed a ring around the 50-odd #bringbackourgirls campaigners as they approached presidency pic.twitter.com/G2n4TV16hG

— Monica Mark (@nickswicks) October 14, 2014

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