Gros plan sur les programmes d'assouplissement quantitatif

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Par Euronews
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Bienvenue dans Business Middle East. Cette semaine, nous évoquons les programmes d’assouplissement quantitatif menés par certaines des banques centrales les plus puissantes de la planète.

Le Japon a ainsi surpris le monde de la finance en annonçant son intention d’injecter une quantité plus importante que prévue de liquidités dans son économie via son programme d’assouplissement quantitatif.

La BCE, la Banque centrale européenne, envisage également des mesures de relance supplémentaires, et pourquoi pas un assouplissement quantitatif, afin de contrecarrer le spectre de la déflation dans la zone euro.

Ces mesures qui risquent de déclencher une guerre des devises, pourraient-elles profiter au Moyen-Orient ?

La relance par un assouplissement quantitatif, c’est le choix d’une politique monétaire radicale afin de raviver une économie au point mort ou dotée d’une faible croissance.

De peur que ses efforts pour relancer la croissance ne portent pas leurs fruits, la Banque centrale du Japon a décidé d’augmenter de 25 % ses achats d’obligations d‘État. Elle a également triplé le montant de liquidités injectées directement dans la bourse de Tokyo.

Suite à cette annonce, le marché des actions a bondi au Japon ainsi qu’en Chine et ce, malgré la mise en garde des économistes qui craignent une guerre des devises, notamment en Asie.

Un scénario envisageable dans les pays qui opteraient pour une dévaluation de leur monnaie nationale. Ce qui rendrait leurs exportations moins chères et leur conférait ainsi un avantage commercial.

Et pour le Japon, troisième puissance économique mondiale, gros producteur de voitures et d‘électronique, cet avantage serait évidemment significatif.

Face à une croissance en berne et au spectre de la déflation, la zone euro doit, à son tour, dire si elle souhaite recourir à un programme d’assouplissement quantitatif. Et si oui, quand ?
La semaine dernière, Mario Draghi, le gouverneur de la Banque centrale européenne, s’est contenté de déclarer que la BCE préparait des mesures supplémentaires qui entreraient en vigueur si nécessaire.

Tout cela intervient alors que la Réserve fédérale vient de mettre un terme à son programme d’assouplissement quantitatif, estimant que l‘économie américaine avait suffisamment repris du poil de la bête pour pouvoir se passer de cette mesure de relance.

Daleen Hassan, euronews : “ pour analyser la situation, accueillons Nour Eldeen Al-hammoury, responsable de la Stratégie Marchés chez ADS Securities à Abu Dhabi.

Tout d’abord Nour, en se basant sur l’expérience américaine, on aurait tendance à dire que l’assouplissement quantitatif fonctionne, mais est-ce aussi simple ? “

Nour Eldeen Al-hammoury : “ évidemment que ce n’est pas aussi simple. Fondamentalement, l’assouplissement quantitatif ou les politiques dites de l’argent bon marché, ont un impact positif sur certains secteurs. Dans le même temps, on dit aussi que la situation est finalement pire aujourd’hui que par le passé.

L’assouplissement quantitatif a effectivement tiré à la hausse le prix des actifs et a même profité à la bourse. Mais cela n’a pas aidé l‘économie réelle. En ce moment, comme on a pu le voir au Japon, on injecte toujours plus d’argent dans le système et cela aura un impact positif à court terme, mais pas à long terme. Les bilans des banques centrales ont beau s’améliorer et atteindre des niveaux record, c’est pratiquement impossible d‘équilibrer un bilan sans endommager le marché global et la bourse à long terme. “

Daleen Hassan, euronews : “ s’il devait y avoir une guerre des devises et si le Yen devait encore se déprécier, quel effet cela aurait-il sur les économies mondiales et les marchés financiers, en particulier au Moyen-Orient ? “

Nour Eldeen Al-hammoury : “ tout d’abord globalement, avec son programme d’assouplissement quantitatif, la Banque du Japon a siphonné toutes les actions disponibles à travers le monde.
Le cours du Nikkei 225 a bondi de 10 % en quelques jours, après l’annonce de cette mesure.

La situation dans laquelle toutes les banques centrales tenteraient de déprécier leur monnaie, aurait un impact positif, en tout cas pour le Moyen-Orient. Ce sera positif. L’effet bénéfique de ces politiques d’argent bon marché, telles que celle menée par la Banque du Japon a été ressenti dans le monde entier, y compris donc au Moyen-Orient. Cela dit, l’impact sur les marchés financiers au Moyen-Orient sera limité.
En revanche, un Yen plus faible profite aux importateurs dans la mesure où ils peuvent acheter plus de biens japonnais à un prix inférieur.”

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Ainsi s’achève cette édition de Business Middle East et n’oubliez pas : vous pouvez retrouver notre chaîne ‘Euronews Business’ sur Youtube. Merci et à la semaine prochaine.

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