Ryad engagé dans une guerre des prix contre le pétrole "de schiste" américain

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Par Euronews
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Les prix de l’or noir n’ont jamais été aussi bas depuis 5 ans, réaction à la décision du cartel de maintenir sa production actuelle malgré une offre surabondante. En cause : les pays du Golfe, l’Arabie saoudite en tête.
Les producteurs et les compagnies pétrolières font face à une lente reprise économique, à une baisse de la demande età l’augmentation de la production de pétrole de schiste américain.
Alors question : l’OPEP peut-elle obtenir ce qu’elle veut de cette politique de maintien de prix bas ?

C’est sans doute une nouvelle ère qui débute avec la décision de l’OPEP de reconduire son plafond de production.
A Vienne, les ministres du pétrole du cartel ont décidé jeudi dernier de maintenir le pompage actuel à 30 millions de barils par jour, et ce malgré la faiblesse économique, en particulier en Europe et en Chine. Comme prévu, les prix du brut s’effondrent à leur plus bas en 5 ans.

Il n’y avait pourtant pas unanimité.
D’un côté les pays en faveur d’une réduction de la production comme le Venezuela, la Libye et l’Iran – qui souffrent de prix bas.
De l’autre, les producteurs en faveur du statu quo: Arabie saoudite, Émirats arabes unis ou encore Koweït.

Ryad s’est opposé à toute baisse. Raison invoquée : l’OPEP coure le risque de perdre des parts de marché de façon permanente face aux producteurs américains de pétrole de schiste. Seule façon selon le pays de se battre est de maintenir des prix bas. Objectif : saper la rentabilité des producteurs américains alors le pétrole de schiste coûte plus cher à extraire.

Daleen Hassan, euronews
Jusqu’où pourrait aller la baisse des prix du pétrole ?

Nour Aldeen Al Hammoury, spécialiste en stratégie des marchés chez ADS securites

“La clôture la semaine dernière en dessous de 65 dollars pour le brut léger américain et à moins de 70 dollars pour le Brent me semble très négatif à court et moyen termes. Sans intervention des producteurs et avec le ralentissement de l‘économie mondiale, les prix sont susceptibles de diminuer encore au cours des prochaines semaines. On pourrait voir le brut WTI à $ 60 et le Brent à 65 $.

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Quels sont les scénarios possibles aujourd’hui pour le marché du pétrole ?

Nour Al Aldeen Hammoury:

Sa dépendance sur les données, la poursuite de la faiblesse économique en Asie, notamment au Japon et en Chine, ainsi que celle de l’Europe. Il est probable que tous ces facteurs maintiennent une pression continue sur les prix.

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Les pays du Golfe semblent détendus, malgré l’effondrement des prix.
Comment ont-ils prévu de faire face à une baisse des revenus, qui pourrait durer longtemps ?

Nour Aldeen Al Hammoury “Pour l’instant la région du Golfe, en particulier a des réserves conséquentes, donc la baisse des prix du pétrole ne sera pas un gros problème à court terme.
Cependant sur le long terme, les gouvernements pourraient être contraints de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts. Toutefois, ils sont en train d’augmenter les prix à l’exportation vers l’Asie, ce qui est une autre solution à court terme au milieu des tensions géopolitiques actuelles dans la région.”

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Il y a aussi des aspects politiques en jeu ici, quels sont-ils ?

Nour Eldeen Al Hammoury

“Vous ne pouvez pas déconnecter la politique du prix du pétrole. Il y a beaucoup de discussions en ce moment, le monde est en train de peser sur la Russie par le biais des prix du pétrole. La chute des prix pourrait forcer les Russes à revoir leurs politiques en ce qui concerne la Crimée et l’Ukraine. Il pourrait y avoir un impact sur les exportateurs en Russie.

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Mais la principale raison de la baisse des prix du pétrole est le ralentissement économique mondial, notamment en Chine, au Japon et en Europe “.

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