Xynthia : l'ex-maire de La Faute "sonné" par 4 ans de prison ferme

Xynthia : l'ex-maire de La Faute "sonné" par 4 ans de prison ferme
Par Joël Chatreau
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Le verdict qui a été rendu ce vendredi en Vendée, dans l’ouest de la France, est un coup de massue pour l’ancien maire de La Faute-sur-Mer, ainsi que pour son ex-première adjointe chargée de l’urbanisme. René Marratier a écopé de quatre ans de prison ferme et Françoise Babin de deux ans de réclusion ferme et de 75 000 euros d’amende. Ces peines sont supérieures d’un an à celles qui avaient été requises par le procureur le 15 octobre dernier devant le tribunal correctionnel des Sables d’Olonne. Le fils de Françoise Babin, Philippe, un agent immobilier, a pour sa part été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement ferme. Après la mort en une seule nuit, du 27 au 28 février 2010, de 29 habitants de la petite station balnéaire prise d’assaut par la tempête Xynthia, les prévenus étaient poursuivis pour “homicides involontaires aggravés” et pour “mise en danger d’autrui par violation délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence”.

#Xynthia L'ex-maire de La Faute-sur-Mer et son ex-adjointe sonnés par leurs peines de prison. http://t.co/Rk5frvbJLHpic.twitter.com/MM1z4mp0F2

— Joël Chatreau (@JChatreau) 12 Décembre 2014

Le tribunal a réaffirmé qu’au moment où ils étaient aux affaires, les élus connaissaient parfaitement les risques d’inondation dans la commune de La Faute-sur-Mer mais qu’ils les avaient “occultés intentionnellement” pour, selon le prononcé du jugement, “ne pas entraver la manne financière que représentait l’urbanisation”. René Marratier s’est dit “atterré” par le verdict, estimant avoir été un “lampiste” dans cette affaire. Les avocats des prévenus ont indiqué qu’ils allaient faire tout de suite appel. “Nous sommes choqués et indignés par ce jugement politique, a notamment déclaré Me Didier Seban, jugement qui ne tient pas compte des fautes qui ont été commises par l’Etat”. Alain Jacobsoone, ancien directeur départemental adjoint des Territoires et de la Mer, a été relaxé, le tribunal estimant qu’il n’avait qu’une “connaissance lointaine des risques d’inondation”. “L’important, c’est d’avoir fait condamner”, a indiqué Me Corinne Lepage, l’avocate des parties civiles.

L’ex-maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, a été accusé de ne pas avoir écouté tout au long de ses mandats, de 1989 à 2014, les mises en garde des autorités concernant la construction en zone inondable. Certains des terrains menacés appartenaient à sa première adjointe, Françoise Babin et l’agence immobilière qui les mettait en vente était dirigée par le fils de celle-ci. Il faut ajouter que les maisons des nouveaux lotissements étaient construites pour la plupart par l’entreprise d’un autre conseiller municipal, qui faisait partie de la commission urbanisme de la commune; celui-ci est décédé d’un cancer au cours du procès. Le quartier de La Faute-sur-Mer, qui a été englouti car la digue de protection n’a pas tenu, avait été installé dans une zone normalement classée “rouge”, autrement dit inconstructible car dangereuse. Dans la mémoire des habitants, ce quartier restera à jamais “la cuvette de la mort”.

A lire aussi, le récit de la tragédie

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