La prise d'otages de Sydney terminée, la police fait le bilan de son assaut : deux otages ont été tués

La prise d'otages de Sydney terminée, la police fait le bilan de son assaut : deux otages ont été tués
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Par Euronews
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La police a donné l'assaut sur le café du centre de Sydney où 17 personnes ont été retenues en otages pendant 16 heures.

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Des explosions, des coups de feu, des vitrines en miettes… Voilà ce qu’on a pu observer alors qu‘était donné l’assaut sur le Lindt Chocolat Cafe, dans le quartier des affaires de Sydney, où se déroulait depuis 16 heures une prise d’otages. On a ensuite vu des victimes sortir sur des brancards et des médecins tenter de ranimer des otages au sol.

La conférence de presse de la police a quelque peu éclairci les faits :

Le preneur d’otages détenait 17 personnes.
Il a été grièvement blessé pendant l’assaut de la police et une fois évacué, il est mort à l’hôpital.

Deux otages, une femme de 38 ans et un homme de 34 ans ont été tués, pris dans les tirs croisés.

Quatre autres personnes ont été blessées dont un policier.

La police est intervenue parce que des coups de feu étaient tirés et elle craignait des morts.

Elle estime que cette prise d’otages est celle d’“un loup solitaire” comme à Ottawa, en Belgique ou en France, dans l’affaire Merah.

Le forcené du Lindt Chocolat cafe est un homme qui a déjà été inculpé d’agression sexuelle, et de complicité de meurtre après la mort de son ex-femme, poignardée et immolée en novembre 2013.

Man Haron Monis, réfugié iranien en Australie depuis 1996, a aussi été reconnu coupable d’avoir mené une campagne de lettres haineuses envoyées aux familles de huit soldats australiens tués en Afghanistan. Il a été condamné à 300 heures de travaux d’intérêt général pour cela.

Selon la police, les motivations du suspect dans cette prise d’otages seraient encore floues. Il pourrait s‘être inspiré des groupes terroristes, mais les autorités le considèreraient avant tout comme un homme instable et bien connu de la police.

Islamiste radical, il se serait “autoproclamé cheikh” selon les autorités religieuses musulmanes australiennes.

Le 10 novembre, il avait annoncé sur son site internet avoir prêté allégeance à celui qui se prétend “calife des musulmans”, Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef du groupe djihadiste État islamique. Un soutien qu’il a renouvelé récemment.

En pénétrant, armé d’un fusil à pompe, dans un café bondé du centre-ville de Sydney, avant de faire accrocher à une vitrine le drapeau noir utilisé par des groupes jihadistes, l’homme a mis en pratique des conseils donnés de longue date par Al Qaïda et plus récemment par le groupe État islamique.

Les candidats au jihad sont encouragés, s’ils ne sont pas en mesure pour une raison ou une autre de rejoindre une “terre de jihad”, à lancer des attaques contre les “infidèles”, militaires, policiers ou même civils.

Et même s’il s’avère qu’aucun lien opérationnel ne relie les auteurs d’attaques aux mouvements extrémistes, cela n’empêche pas ces derniers de crier victoire et de chanter les louanges des agresseurs, qualifiés sur internet de “martyrs” s’ils y perdent la vie.

L’hypothèse selon laquelle il avait dissimulé deux bombes dans le centre de Sydney n’a, semble-t-il, jamais été confirmée. De même, aucune bombe n’a été découverte par les équipes de déminage dans le café.

Six heures après le début de la prise d’otages, cinq personnes étaient sorties en courant de l‘établissement, saines et sauves.

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La prise d’otages a débuté vers 09h45 (dimanche 22h45 GMT) dans le Lindt Chocolat cafe, sur Martin Place.

Martin Place est une grande esplanade piétonne, c’est le centre financier de Sydney et compte de nombreuses administrations, dont les bureaux du Premier ministre de l‘État de Nouvelle-Galles du Sud, Mike Baird, ainsi que le siège de la banque centrale.

Peu après, le ravisseur, qui agissait apparemment seul, avait fait brandir un drapeau noir sur lequel est écrite en arabe la profession de foi musulmane, la shahada : “il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète”.

Deux vidéos ont été postées sur les réseaux sociaux où l’on voit trois otages prendre la parole à tour de rôle devant le drapeau noir que le preneur d’otages a ensuite fait brandir aux vitres du café. Les otages, dont certains ont été forcés de rester 2 heures debout devant les fenêtres, ont expliqué les revendications de leur ravisseur.

Il aurait exigé de parler avec le Premier ministre Tony Abbott et aurait demandé qu’un drapeau de l’organisation État islamique lui soit apporté.

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Plus de 40 organisations musulmanes australiennes ont condamné la prise d’otages dans un communiqué, qualifiant cet acte “d’abject”, et priant pour les otages.

“J’ai vu l’homme armé, a raconté un témoin. Il était assez grand. Il approche de la cinquantaine. Il portait une chemise et une veste noire. Il était très calme. Il faisait les cent pas.”

L’Australie est en état d’alerte suite à des menaces de militants islamistes partis pour la Syrie ou l’Irak qui seraient revenus en territoire australien.

Le consulat américain et l’opéra de Sydney, situés dans le quartier, ont été évacués.

Un peu avant l’annonce de la prise d’otages, la police avait fait état de l’arrestation d’un homme de 25 ans à Sydney, dans le cadre d’une enquête sur la préparation d’attentats.

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