Attentats en France : les questions en suspens

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Par Euronews
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Après les attentats qui ont fait vingt morts dont trois terroristes, de nombreuses questions subsistent.

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Pourquoi les suspects n‘étaient-ils pas davantage surveillés ?

Les frères Kouachi étaient connus des services antiterroristes. Le cadet, Chérif, avait été condamné en 2008 pour sa participation à la filière des ‘‘Buttes Chaumont’‘, un réseau de recrutement de combattants djihadistes vers l’Irak. L’ainé, Saïd, avait lui séjourné en 2011 au Yémen, où il aurait fréquenté la branche locale d’Al-Qaida. Les autorités françaises avaient été informées de son voyage par le renseignement américain. Quant à Amedy Coulibaly, il était connu pour des faits de délinquance et avait fait de la prison pour un projet de tentative d‘évasion concernant l’un des auteurs de l’attentat contre le RER à Paris en 1995.

Les autorités françaises ont reconnu que les frères Kouachi n‘étaient pas étroitement surveillés, car il ‘‘n’y avait pas d‘éléments les concernant témoignant de l’imminence d’un attentat’‘. D’autres profils similaires, notamment des djihadistes revenus récemment de Syrie, sont jugés plus dangereux et font l’objet d’une attention toute particulière. Il faut savoir également qu’une vingtaine de policiers sont nécessaires pour assurer la surveillance permanente d’un suspect.

Pourquoi Charlie Hebdo n’a-t-il pas été mieux protégé ?

Charb, le dessinateur et responsable de la publication du journal, bénéficiait d’une protection rapprochée suite aux nombreuses menaces liées aux caricatures du prophète Mahomet. En revanche, le fourgon de police, qui était stationné en permanence devant les locaux depuis un incendie criminel, avait été retiré en septembre dernier. Une décision prise en accord avec les responsables de l’hebdomadaire, sous prétexte de menaces moins importantes. Toutefois, des rondes policières, mais plus discrètes, se poursuivaient.

Pourquoi la fuite des tueurs a-t-elle duré si longtemps ?

Après l’attaque au siège de Charlie Hebdo, les frères Kouachi ouvrent le feu en pleine rue sur des policiers qui tentent de les interpeller. L’un d’eux est abattu en pleine rue. Dans leur fuite, les terroristes percutent ensuite un véhicule dans le nord de Paris et décident alors de changer de voiture, oubliant dans la précipitation une carte d’identité qui permettra de les identifier. Ils braquent un automobiliste et repartent avec son véhicule, une Clio grise. Les deux hommes réapparaissent le lendemain dans une station-service isolée à Villers-Cotterêts, avant de disparaître à nouveau. 48 heures après les attentats, la police et la gendarmerie retrouvent les suspects à Dammartin-en-Goële, où ils se retranchent dans une imprimerie, leur dernière escale.

Pourquoi la police n’a-t-elle pas pas pu établir immédiatement un lien entre l’attentat de Charlie Hebdo et la fusillade de Montrouge ?

Comme les frères Kouachi, l’auteur de la fusillade de Montrouge a réussi à prendre la fuite, après avoir tué une policière municipale et blessé grièvement un agent de voirie. La police a perdu lla trace du suspect dans le quartier de la Défense. Son véhicule, une Clio, a été retrouvé à Arceuil dans le Val-de-Marne. Le lendemain, un individu fait irruption dans l‘épicerie casher de la porte de Vincennes et prend en otage plusieurs personnes. La police établit alors qu’il s’agit du tueur de Montrouge, Amédy Coulibaly. Elle sait aussi qu’il connaît Chérif Kouachi, qu’il a rencontré en prison.

Où est Hayat Boumedienne ?

Soupçonnée de complicité, la compagne d’Amedy Coulibaly aurait quitté la France quelques jours avant la prise d’otages. Le 2 janvier, elle s’est, en effet, envolée de Madrid direction la Turquie, d’où elle aurait rejoint la Syrie. La jeune femme de 26 ans avait pris un vol retour le 9 janvier, mais n’est jamais montée dans cet avion.

Comment les terroristes se sont-ils procurés les armes ?

Kalachnikovs, lance-roquettes… Les auteurs des attentats possédaient un véritable arsenal de guerre qu’ils pourraient s‘être procuré sur le marché noir. Avec quel argent ? Dans une vidéo posthume, Amedy Coulibaly indique avoir fourni plusieurs milliers d’euros aux frères Kouachi. De son côté, Chérif Kouachi a indiqué dans une interview à BFM TV avoir été financé par l’islamiste américano-yéménite Anwar al-Awlaki, tué au Yémen.

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