Grèce : la campagne prend fin, les électeurs vont-ils donner une majorité absolue à Syriza ?

Grèce : la campagne prend fin, les électeurs vont-ils donner une majorité absolue à Syriza ?
Par Sandrine Delorme avec AFP
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Dernière ligne droite de la campagne législative, le Premier ministre sortant, le conservateur Antonis Samaras tient son dernier meeting ce soir au terme d’un mois et demi de sondages défavorables. Au pouvoir depuis juin 2012, il pourrait bien être poussé dehors dimanche par des Grecs désabusés malgré son discours alarmiste.

La porte-parole de la campagne électorale de Samaras, la députée européenne Maria Spyraki se montre optimiste mais reste sur cette ligne “attention, danger” : “nous, à Nouvelle Démocratie, avons confiance dans les Grecs, ils ne laisseront pas leurs efforts être saccagés par les scénarios de mort économique sur lesquels Syriza travaille. Les Grecs ont déjà fait choisi la stabilité au sein de l’Union européenne et de la zone euro et ils ont fait de nombreux sacrifices pour cela. Ils ne vont pas laisser ces sacrifices devenir lettres mortes.”

Et pourtant, c’est bien Syriza, parti anti-austérité s’il en est, qui est en tête des intentions de vote, avec entre 3 et 7 points d’avance.
Son dirigeant Alexis Tsipras tenait jeudi son dernier meeting à Athènes. Il veut renégocier la dette de la Grèce et souhaite pour ce faire avoir la majorité absolue au Parlement.

Le responsable de son programme économique, le professeur Yannis Milios, se veut rassurant : “l’Europe n’a rien à craindre de la décision du peuple grec de choisir Syriza pour gouverner le pays. Notre programme prône la justice et la stabilité économique. La victoire de Syriza annoncera le début d’un changement démocratique et social en Grèce.”

Alors les Grecs opteront-ils pour Syriza ? Donneront-ils les mains libres à Alexis Tsipras pour les diriger et renégocier la dette ?

10 % des électeurs grecs sont indécis.

Notre journaliste à Lyon, Eleni Rizopoulou a fait le point avec notre correspondant à Athènes, Stamatis Giannisis : “nous sommes à quelques heures de ces élections législatives, que peut-on attendre de ces dernières heures ?”

Stamatis Giannisis :
“Nous sommes dans la dernière ligne droite et il semble que tout va se jouer sur le vote des indécis, ceux qui décideront pour qui voter une fois dans l’isoloir, ce sont eux qui détiennent la clef de l‘énigme de ce scrutin crucial.

Concernant les deux principaux partis se battant pour la victoire, du côté de Nouvelle Démocratie, on espère convaincre jusqu‘à la dernière minute ces indécis et renverser les sondages d’opinion qui placent Syriza en tête. De l’autre côté, Syriza concentre ses efforts sur comment convaincre au-delà des estimations, pour avoir les coudées franches.”

E.R. :
“Et si Syriza échoue à obtenir la majorité, quelle alliance pouvons-nous espérer voir se former pour constituer le gouvernement ?”

S.G. :
“La grande question, c’est qui remportera la troisième place ? Le nouveau parti de centre gauche To Potami, “la Rivière”, et le parti d’extrême droite Aube dorée peuvent y prétendre.
Bien sûr, il n’est absolument pas question d’une quelconque participation de néofascistes dans le processus de formation d’une coalition gouvernementale si Syriza n’y parvient pas seule.
dans ce cas de figure, beaucoup de choses dépendront des scores que remporteront les autres partis entrant au parlement, comme le socialiste Pasok, le parti de droite “Les Grecs indépendants” ou même le nouveau Kidiso de l’ancien Premier ministre George Papandréou s’il entre au parlement.”

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