La voix de Raqqa se fait entendre sur la toile

La voix de Raqqa se fait entendre sur la toile
Par Euronews
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Une quinzaine d‘étudiants syriens risquent leur vie pour informer sur la situation dans la capitale du califat auto-proclamé de l’Etat Islamique. Le site « Raqqa is being slaughtered silently », littéralement « Raqqa est massacrée en silence », est le résultat de leur courage pour faire campagne contre les jihadistes et témoigner au monde de l’horreur de leur système. Originaires de Raqqa, ils ont dû fuir pour mener le combat de l’information sur internet depuis la ville Gaziantep, à la frontière turque.

Grâce à leurs informateurs sur place, ils dénoncent plusieurs fois par jour les exactions des jihadistes et témoignent des souffrances de la population civile – lapidations publiques, exécutions sommaires, augmentation du prix du pain… Ils relayent également des informations exclusives, comme ce tweet d’Abu Ward al-Raqqawi, juste avant l’exécution du journaliste japonais Kenji Goto.

#BREAKING#ISIS fighter are waving hands in Tel-Abyad after the sunset and that means the deadline over . #Raqqa#Syria#JapaneseHostages .

— Abu Ward Al-Raqqawi (@alraqqawi) January 29, 2015

Un peu plus tard, il rapporte la mise en place de postes de contrôle pour empêcher les civils de fuir au Nord vers la ville de Tal-Abyad, sans doute pour ensuite contourner les lignes jihadistes et rejoindre le gouvernorat d’Hassake, contrôlé par les forces kurdes et un conglomérat d’alliances locales.

Leur chaîne Youtube a pendant longtemps relayé des vidéos prises en caméra cachée dans les rues de Raqqa, rares images à ne pas être contrôlées par l’Etat Islamique avant leur diffusion. Cet été, Abu Ibrahim, 23 ans, montrait au monde la première crucifixion d’un opposant à l’Etat Islamique. La filmant depuis son téléphone portable, caché dans sa manche, il sait alors qu’il est le prochain s’il est découvert.

Mais depuis deux mois, aucune vidéo n’a été publiée sur leur compte. Lors des contrôles des civils, les jihadistes fouillent maintenant régulièrement les téléphones portables, à la recherche de photos ou de vidéos qui pourraient leur nuire. Les risques sont énormes, les punitions allant des coups de fouet à l’exécution publique, en passant par la torture.

Sur les réseaux sociaux, plus de 30 000 internautes suivent les actualités de « Raqqa is being slaughtered silently » via Facebook et plus de 13 000 via Twitter. Sur leur site, plus de 560 000 personnes sont abonnés à leur flux RSS. Ces derniers jours, chacun des posts Facebook sur l’emplacement des frappes aériennes ciblées de la coalition internationale est ‘liké’ par au moins une centaine d’internautes.

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