La France est-elle de plus en plus raciste ?

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Par Euronews avec Avec : AFP, AP, Reuters
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La France, est-elle de plus en plus raciste et xénophobe ? C’est ce que laisse entendre le Conseil de l’Europe, qui met en garde le public, et les

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La France, est-elle de plus en plus raciste et xénophobe ? C’est ce que laisse entendre le Conseil de l’Europe, qui met en garde le public, et les autorités dans un rapport.

« Malgré des avancées législatives et des mesures visant à lutter contre l’intolérance et le racisme, les discours et les actes haineux et discriminatoires non seulement persistent, mais sont en hausse en France. Il est urgent de mieux les contrer d’une manière soutenue et systématique», a déclaré Nils Muiznieks, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, après sa visite française du 22 au 26 septembre 2014.

Dans son rapport, le Commissaire aborde les questions des droits de l’homme des migrants, des Gens du voyage, des Roms et des personnes handicapées.

« Au cours de ces dernières années, les actes anti-sémites, anti-musulmans et homophobes ont connu une forte progression. Pendant la seule première moitié de l’année 2014, les actes anti-sémites ont quasiment doublé, tandis que le nombre de juifs qui ont quitté la France pour Israël a triplé par rapport à 2012, ce qui est un signe révélateur de leur sentiment d’insécurité. Le nombre croissant d’actes anti-musulmans, dont près de 80% sont commis contre des femmes, et d’actes homophobes, lesquels se produisent au rythme d’un tous les deux jours, est également très inquiétant. Il est impératif de stopper ces phénomènes et d’en sanctionner les responsables, y compris sur internet. »

Le Commissaire exhorte les autorités à continuer de lutter fermement contre ces phénomènes. « A cette fin, il serait utile de donner plein effet aux dispositions pénales reconnaissant le « testing » comme preuve d’un comportement discriminatoire ainsi que d’intégrer la lutte contre les discriminations dans un plan national pour la promotion et la protection des droits de l’homme.”

Par ailleurs, le Commissaire appelle les autorités françaises à maintenir leur engagement d’accueillir 500 réfugiés syriens, et il les exhorte à en accueillir davantage.

François Hollande a voulu se montrer rassurant, au moins dans les grands principes, d’abord en utilisant un mot inventé de toute pièce. Dans les banlieues, nul ne doit se sentir “ségrégé” dit-il, évoquant les problèmes de ségrégation.

Alors que le Premier ministre Manuel Valls avait suscité une polémique en usant du terme “apartheid” pour dénoncer le cloisonnement des quartiers pauvres, le chef de l’Etat a déclaré, lors de sa 5e conférence de presse semestrielle : “Moi je ne reconnais pas les communautés. Je dis que tous citoyen de la République a les mêmes droits et les mêmes devoirs (…). La République reconnaît tous ses enfants, où qu’ils soient, nés, et où qu’ils vivent”, a-t-il insisté.

Manuel Valls, lui, reconnaît une chose : “ la citoyenneté – ne parlons pas d’intégration, oublions les mots qui ne veulent plus rien dire – nous le sentons bien, a besoin d‘être refondée.”

La ministre de la justice, Christiane Taubira, a évoqué un éventuel projet d’action de groupe s’appliquant à la lutte contre les discriminations sur le modèle de l’action de groupe aujourd’hui réservée aux consommateurs.

Cette proposition vise à répondre, “à la multiplication des propos et agissements racistes et antisémites ou tendant à provoquer des comportements haineux, violents, discriminatoires”, explique la chancellerie dans un communiqué. En clair, internet et les réseaux sociaux sont particulièrement visés.

L’idée d’un tel recours collectif avait été lancée, à l’origine, il y a plusieurs années, par le Conseil représentatif des associations noires (Cran).

Une plateforme unique et numérique pourrait voir le jour dès le printemps prochain, à l’initiative du Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui reconnaît que les mouvements de rejet et de haine de l’autre ont été “longtemps négligés”. “ Nous avons la possibilité d’interrompre ce rouleau compresseur.” promet-il.

L’institution a aidé l’an dernier près de 85 000 plaignants, un signe du travail qu’il reste à accomplir.

Quant au président de l’UMP, l’ancien président Nicolas Sarkozy, il a affirmé aujourd’hui sur la radio Europe 1 qu’il ne voulait “pas de femmes voilées”, au nom de “l‘égalité” entre les hommes et les femmes.” “Nous ne voulons pas de femmes voilées, pas pour des raisons religieuses, pas pour des raisons d’interprétation de l’islam” mais “tout simplement” parce que “dans la République, la femme et l’homme sont à égalité”, a t-il affirmé Nicolas Sarkozy, sans préciser de quel type de voile il parlait, intégral ou non.

Dans sa même famille politique, Bruno Le Maire, député UMP de l’Eure, a exprimé son “profond dégoût” devant “l’antisémitisme chronique” qui existe “désormais” en France. “Je voudrais exprimer un profond dégoût et une certaine lassitude devant cet antisémitisme chronique, car il y a en France désormais un antisémitisme chronique”, faisant notamment allusion à la profanation d’un cimetière juif dimanche dans le Bas-Rhin. Il a précisé qu’il fallait, selon lui, “se préparer à ce que ces actes se renouvellent en Europe et peut-être en France, puisqu’il y a aujourd’hui des centaines de combattants qui se trouvent en Syrie, en Irak, et qui pourraient revenir”.

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