Incubateurs et accélérateurs d'entreprises, un atout pour le succès

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Incubateurs et accélérateurs d’entreprises : les aides aux entrepreneurs sont de plus en plus nombreuses, en Europe comme aux Etats-Unis. Aide

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Incubateurs et accélérateurs d’entreprises : les aides aux entrepreneurs sont de plus en plus nombreuses, en Europe comme aux Etats-Unis. Aide financière, ou expertise, nous allons voir leurs différences.

Pour mieux comprendre, Maha Barada s’est adressée à Kyle Judah de l’Institut de Technologies de Boston (Trust Center MIT). – Euronews : “Quelle différence entre un
accélérateur de projets et un incubateur de projet ?”

Kyle Judah : “Le plus souvent les incubateurs sont des lieux où un management extérieur vient aider des idées à voir le jour, à être mises en place. Mais de plus en plus les incubateurs désignent aussi des espaces de travail, des lieux où la densité des start-ups est élevée, sans qu’il n’y est aucun programme particulier ; à l’inverse de l’accélérateur d’entreprises qui met en jeu un programme très concret et animé par un management sur une période définie entre trois mois et un an.” - Euronews : “Peut-on dire que les incubateurs et les accélérateurs d’entreprise sont une élément vitale du succès ? “

- K.J. : C’est une bonne question, je crois que ça dépend du type de société, d’industrie et à quelle étape elle se trouve. Si c’est une étape très précoce, qui précède toute mise en œuvre ou qu’il s’agit seulement d’une idée, un accélérateur peut se révéler contre productif ; mais s’il s’agit du bon moment, quand se fait sentir le besoin d’adrénaline et de motiver l’entreprise, alors les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises peuvent être très importants pour attirer des ressources, des consommateurs, des dirigeants ou des investisseurs. Est-ce que c’est un élément vital du succès, je ne sais pas. Quantité de grandes entreprises, comme Google, Facebook ou Twitter, n’en ont jamais eu besoin, donc je dirais que ce n’est pas vital, mais cela peut être d’une grande aide.

- Euronews : “Y a-t-il un moyen de savoir lequel des deux modèles est le mieux ?”

- K.J. : “Oui bien sûr, nous avons fait beaucoup de recherches qui montrent que 9 fois sur 10 les accélérateurs sont mieux adaptés, parce que les incubateurs ont une structure plus souple… Les incubateurs n’ont pas d’ équipe de soutien, n’ont pas ces guides qui poussent les entrepreneurs à faire face aux problèmes quand tout ne fonctionne pas comme ils le voudraient, quand leur industrie de pointe ou innovante n’a pas la croissance exponentielle qu’ils voudraient.”

- Euronews : “Est-ce que cela concerne l‘éducation, les écoles de commerce ?”

- K.J. : “L’impact sur l’enseignement supérieur et les écoles de commerce est très important, c’est certain, mais s’il est possible d’apprendre à devenir un entrepreneur, le seul moyen d’intégrer le savoir faire est l’expérience personnelle.”

Un exemple d’accélérateur d’entreprise avec “Bibliothèque Sans Frontières”

Des boites colorées, bourrées de hi-tech et de matériel éducatif, arrivent dans un camp de réfugiés du Burundi. On les appelle des Ideas Box et elles ont été conçues par “Bibliothèque Sans Frontières”, une ONG fondée et dirigée par Jérémy Lachal.

“Dans un Ideas Box il y a énormément d’activités” explique le responsable de Bibliothèque Sans Frontières. “D’abord, on se connecte sur internet, on se reconnecte avec le monde. Vous savez pour les réfugiés, c’est extrêmement important parce qu’on perd tous les canaux d’information traditionnels. Ensuite, on a accès à énormément de ressources éducatives, la Khan Academy, par exemple, et Wikipedia. Tout ça sur des serveurs offline sans connexion internet. Et ensuite et bien effectivement il y a des ordinateurs, il y a des tablettes, il y a des livres papiers, des liseuses électroniques avec plus de 5 000 livres à l’intérieur, il y a un cinéma.”

L’initiative de ces boites colorées éducatives a été retenue par WISE, le World Innovation Summit for Education, dans le cadre de son projet “Accelerator”.

“ Le programme accélérateur WISE a pour objectif de soutenir l‘éducation des entrepreneurs à travers le monde” explique Stavros N. Yiannouka, le dirigeant de WISE. “Comme son nom l’indique, nous aidons à accélérer les progrès de ces start-ups avec des parrainages, des programmes éducatifs, des accès aux réseaux pour rencontrer des investisseurs et des partenaires. “

L’idée est de soutenir les entrepreneurs et les gens qui sont à l’origine de ces entreprises éducatives et innovantes. Et l’espoir est qu’un ou plusieurs d’entre eux devienne un acteur majeur du monde de l‘éducation.

“Oui, on connaît le pouvoir de ces jeunes enteprises innovantes “ dit M Yiannouka. “ On a vu de quelle manière elles ont transformé les industries de la technologie, de l’information, de la téléphonie mobile, et bien d’autres secteurs, alors pourquoi pas le secteur de l‘éducation ? “

Les Ideas Box trouvent toute leur place et leur raison d‘être dans ces camps de réfugiés du Burundi. Mais Bibliothèque sans Frontière ne veut pas en rester là. L’ONG française veut élargir ses activités hors du continent Africain et se tourner vers le Quart Monde, en Europe et ailleurs.

“ Ce dispositif pourrait être utile dans bien d’autres situations” dit M Lachal. “ Dès l’année prochaine, nous allons commencer à déployer des Ideas box en France, pour les populations éloignées de la culture qui n’ont pas accès aux bibliothèques ou qui n’y vont pas, parce qu’il y a des barrières symboliques ou sociales, en Australie pour les populations aborigènes, aux Etats-Unis sur les campus universitaires. Donc vous voyez que ce modèle est en fait extrêmement attractif et intéresse beaucoup de monde et va beaucoup plus loin que simplement les camps de réfugiés. “

L‘École Centrale de Lyon, un incubateur d’entreprises à grande vitesse

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Au bout de trois ans d’efforts, une petite Formule Un avale à toute allure des kilomètres d’un circuit de vitesse. C’est un des bolides produits par des élèves ingénieurs de l'École Centrale de Lyon, qui ont travaillé au sein de l‘écurie automobile l’Epsa (Écurie Piston Sport Auto).

Lucas est en deuxième année, sa voiture de course n’en est qu’au stade du châssis. Le projet grandit dans un incubateur de projet… Et cet incubateur, c’est l‘École Centrale.

“ Elle va permettre de donner tous les aspects de la gestion d’un projet “ explique Lucas. “ Que ce soit des phases organisationnelles, phase conception jusqu‘à la phase réalisation et du coup, on n’a plus peur d’entreprendre, dans le sens où il suffit d’avoir l’idée, et on sait ce que l’on va devoir faire pour gérer un projet du début à la fin. “

À l‘École Centrale de Lyon, Patrick Serrafero est professeur associé. Il est ingénieur et c’est un fervent partisan des incubateurs d’entreprises.

“ C’est un peu comme une gestation d’un petit bébé “ dit-il. “ On est bien au chaud dans le ventre de l’incubateur un peu protégé parce qu’on ne sait pas encore si on va lancer son projet industriellement dans un monde d’affaires où il fait froid où il y a beaucoup d’agressivité où il faut se battre. “

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L‘école accompagne un projet sur trois ans, un véritable processus entrepreneurial, développé dans le cadre de l’incubateur qui opère comme une école dans l‘école et évalue les capacités des étudiants apprennent à gérer une entreprise.

“ Nous évaluons les capacités de rigueur nécessaires à tout ingénieur, les capacités de bureau d‘étude, de conception, de travail en équipe “ dit le directeur de l’Ecole Centrale de Lyon Franck Debouck. “ C’est un travail qui est partagé entre plusieurs établissements et qui est piloté par l’Ecole centrale de Lyon, et c’est sur l’ensemble de ces compétences, y compris de financement. “

La formule de l’incubateur d’entrepreneurs de l‘École Centrale reste elle-même à développer : les diplômés qui créent leurs entreprises à la sortie de l‘école sont encore peu nombreux.

“ Nous avons aujourd’hui 5% de nos élèves qui entreprennent dans les 5 ans à la sortie de l‘école et l’un des enjeux majeurs de l‘école, c’est de doubler ce chiffre” dit M Debouck.

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