Musique et plagiat : quand les avocats se penchent sur les partitions

Musique et plagiat : quand les avocats se penchent sur les partitions
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Par Maxime Biosse Duplan
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Du clin d’oeil au plagiat pur et dur en passant par la technique du sample, il existe des milliers de cas plus ou moins récents où des artistes ont

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Du clin d’oeil au plagiat pur et dur en passant par la technique du sample, il existe des milliers de cas plus ou moins récents où des artistes ont “emprunté” un peu ou beaucoup de musique à leurs semblables. Les contentieux, pourtant, restent rares.
Voici quelques exemples classiques, édifiants, ou simplement savoureux, de musique contrefaite.

Vanilla Ice contre Queen et David Bowie

En 1989 sort en face B d’un single de hip hop ce qui va devenir un tube intercontinental. “Ice Ice Baby” est aujourd’hui encore un monument du rap mainstream de ce début des Ninetie’s. Vanilla Ice, comme beaucoup d’autres rappers, utilise un sample comme ligne de basse, mais c’est sans autorisation qu’il a “emprunté” un tout petit bout du “Under Pressure” de Queen, enregistré avec David Bowie. La légende dit que Brian May, guitariste de Queen, a découvert le pot aux roses en entendant “Ice Ice Baby” dans une discothèque en Allemagne et en apprenant que le morceau était N°1 aux Etats-Unis…
Sachant très bien qu’il est en tort, Vanilla Ice évite un procès et s’arrange à l’amiable avec Queen en leur versant un gros paquet d’argent… Le rapper, sûr de lui, expliquera pourtant que si il y a bien eu sample, l’arrangement, au final, n’est pas tout à fait le même !

Un soupçon de mauvaise foi quand-même…

Chuck Berry contre les Beach Boys

Les frères Wilson, au moment où ils créent les Beach Boys au début des années 60, c’est du surf, des fêtes sur la plage, un soupçon de gospel, et beaucoup de rock n’roll. C’est donc tout naturellement que Brian, l’aîné de la bande, “rend hommage” à l’un de leurs parrains, Chuck Berry. “Surfin USA”, leur première entrée dans le Top 10 américain, est une copie conforme, paroles mises à part, de “Sweet Little Sixteen”, sorti cinq ans plus tôt. Immédiatement attaqués par l’avocat de Berry, les Beach Boys s’inclinent, et devront désormais lui verser des royalties dont le rocker sur le déclin a grandement besoin.

Un petit montage Youtube pour comparer :

Dolly Parton contre Led Zeppelin

Ce qui est magnifique avec les histoires de contrefaçon, c’est qu’elles sont l’occasion de rapprochements complètement improbables entre certains artistes. Et pourtant, en 1975 dans l’intro de We Used To, la superstar country américaine Dolly Parton pompe littéralement les accords de guitare de Stairway To Heaven, le tube hard rock mystique de Led Zeppelin, sorti en 72. Aucune plainte ne sera déposée, et ce n’est que beaucoup plus tard que Dolly Parton rendra cette fois un hommage à Led Zep tout à fait honnête (et plein de banjo) en reprenant en 2002… “Stairway To Heaven”.

John Fogerty contre… John Fogerty

Après avoir quitté son groupe Creedence Clearwater Revival, John Fogerty se lance dans une carrière solo souvent couronnée de succès. Mais en 1984, il sort un morceau, “The Old Man Down the Road”, qui ressemble un peu beaucoup à un hit de son âge d’or avec CCR, “Run Through The Jungle”… L’occasion rêvée d’un bénéfice facile pour Fantasy Records, la société qui détient alors encore les droits d’auteurs de Creedence. Situation aberrante : Fogerty attaqué en justice pour s‘être copié lui-même ! Mais il y a une justice : le songwriter, venu à l’audience avec sa guitare pour montrer aux juges que les deux morceaux sont différents, aura finalement gain de cause.

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