Crash de l'A320 : les médias entre hystérie et retenue

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Par Sophie Desjardin
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Les 1500 âmes de Seyne-les-Alpes n’oublieront sans doute jamais ce 24 mars 2015. Ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence, après le crash de

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Les 1500 âmes de Seyne-les-Alpes n’oublieront sans doute jamais ce 24 mars 2015. Ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence, après le crash de l’Airbus A320 dans les montagnes environnantes, a vu débarquer des centaines de policiers, gendarmes, pompiers, experts, officiels, ainsi qu’une horde de journalistes. Près de 1500 venus du monde entier, dès le lendemain du drame. Un déploiement médiatique extraordinaire à la hauteur de l‘évènement, mais pas toujours de la profession et que les habitants comprennent, parfois avec résignation.

“Je comprends. Il s’agit quand même de 150 victimes. Alors je comprends qu’il y ait autant de journalistes, mais rien que d’en parler, ça me retourne”, dit une habitante.

“Chaque fois qu’il y a des morts, les médias sont là pour ça et on va plus vous parler d’une catastrophe que de quelqu’un qui a fait quelque chose de bien, qui a sauvé quelqu’un, voilà, c’est comme ça, c’est la société qui est comme ça”, dit un autre.

Si les chaînes d’information en continu française ont été épinglées par leurs confrères pour leur chasse au scoop parfois à la limite de la décence, les médias étrangers eux, ont suivi des règles très strictes, et privilégié respect absolu des familles.

“On ne va pas pousser quelqu’un devant la caméra s’il ne le veut pas, on sera dans la retenue, et même si quelqu’un voulait dire quelque chose, je ne suis pas sûr que je le diffuserai. C’est une situation extrême, on a perdu un proche, ce sont des situations extrêmes, on a envie de protéger les gens d’eux-mêmes”, explique un journaliste allemand.

Même pudeur du côté des dizaines d’envoyés spéciaux espagnols, le plus gros déploiement médiatique hors de l’Espagne de mémoire de journaliste.

Notre envoyée spéciale à Seyne-les-Alpes, Laurence Alexandrowicz, a rencontré un de nos confrères espagnols. Elle lui a demandé comment, lui, en tant que journaliste, comptait travailler avec les familles des victimes. S’il avait une règle, une limite.

“Hier, on est arrivé en autocar de Barcelone avec treize familles et il y a une règle assez stricte qui est de garder une distance de sécurité et de respect, et on va suivre cette règle, c’est-à-dire que pour les familles, c’est un moment très dur et on doit respecter leur intimité”, explique-t-il à notre reporter.

Distance, respect pour les familles, tous les médias présents sur les lieux du drame n’ont pas tous, loin s’en faut, respecté ces règles. Quant au nom du copilote soupçonné d’avoir provoqué délibérément la chute de l’appareil, devait-il être révélé ? La question fait en tout cas polémique dans les médias allemands.

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