Pour France Terre d'Asile, l'Europe ne remplit pas son devoir de protection

Pour France Terre d'Asile, l'Europe ne remplit pas son devoir de protection
Par Euronews
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Porte-parole pour l’Association France Terre d’Asile, Christophe Harrison fait le point sur l’impasse dans laquelle se trouvent les migrants venus à Calais pour tenter de se rendre en Angleterre. Il déplore les manquements des pays européens envers leur devoir de protection, au micro d’euronews.

“Calais est la porte de sortie de l’espace Schengen, une trajectoire pour certains migrants qui viennent chercher protection en Europe. On sait qu’il y a 170000 personnes qui sont arrivées en Europe. Pourquoi ces personnes viennent ? Pour des raisons de protection. On sait qu’il y a des personnes qui viennent d’Erythree, du Soudan, qui vont passer par la Libye. Ce sont ces mêmes personnes qui vont arriver à Lampedusa. Et une partie de ces personnes vont poursuivre leur trajectoire jusqu’en France où ils vont essayer de trouver des conditions d’accueil, et certains vont continuer jusqu‘à Calais qui est le point le plus proche de l’Angleterre.
Voici la problématique calaisienne qui finalement interroge la capacité des Etats européens et de l’Europe à répondre à leur devoir de protection en matière de réfugiés. On sait que parmi ces 1500, 2000 migrants il y a une grande proportion de personnes qui sont en besoin de protection, syriens, erythréens, soudanais. Entre octobre et janvier 2014, on sait qu’en France il y a eu environ 500 demandes d’asile qui ont été déposées, environ la moitié ont obtenu protection. C’est trois fois plus que la moyenne nationale. Ce qu’on remarque aussi c’est qu‘à l’heure actuelle la reponse des Etats européens n’est pas satisfaisante. Il y a une absence de solidarité entre Etats européens.

Certes l’arrivée de migrants en besoin de protection en Europe est un défi mais c’est aussi un devoir de protéger ces personnes qui ont besoin de protection. Que ce soit l’Angleterre qui externalise ses frontières en France et a tendance à voir la question de Calais seulement sous l’angle du contrle des frontières et à omettre la partie de la protection des réfugies. La France dont on sait que les conditions d’accueil ne sont pas satisfaisantes, et l’Italie qui reçoit un lot de réfugiés très important mais où on sait qu’il y a une absence de perspectives d’intégration de ces personnes. Il n’est pas question de pointer un pays parmi d’autres. Il est question de pointer une absence de volonté politique globale de ces differents Etats européens pour trouver une solution à la question de la protection.

A la base il y a une minorité de personnes en besoin de protection qui vont venir en Europe. La majorité va aller dans les pays limitrophes. Il y a 4 milions de réfugiés syriens, 100000, moins de 3 pourcent ont trouvé refuge en Europe. Il est important de replacer dans son contexte et à sa juste valeur. Ce que représente l’ensemble des personnes en besoin de protection, qui viennent trouver refuge en Europe. La question de la réglementation c’est avant tout une question de volonté commune des Etats européens. S’il y a volonté politique, les solutions seront trouvées. La question du réglement de Dublin qui pose comme règle que le pays responsable de la demande d’asile est le premier pays d’accueil d’un refugié pose un certain nombre de problèmes. Puisqu’il va créer un déséquilibre entre les pays aux frontières extérieures, comme l’Italie ou la Grèce qui vont de facto être responsables de la majorité des migrants qui vont arriver vers l’Europe. C’est une question que la societé civile, les associations, portent depuis un certain temps.”

Propos recueillis par Valerie Gauriat

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