Cinq minutes avec Clovis Cornillac, réalisateur et acteur

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Par Euronews
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Double emploi pour Clovis Cornillac sur le plateau de son dernier film : acteur mais aussi réalisateur, et ce pour la première fois. Un peu, beaucoup, aveuglement est une comédie romantique dans laquelle un couple tombe amoureux avant même de se rencontrer en chair et en os et après s’être fait la guerre des nuisances sonores au travers de la fine cloison qui sépare leur appartement.

Le film sort en salles le 6 mai en France.
Isabelle Kumar a rencontré Clovis Cornillac lors de l’avant-première de son film à Lyon.

Isabelle Kumar, euronews : Pourquoi aller voir votre film ?

Clovis Cornillac : Ce n’est pas moi qui le dit : les gens se régalent à voir ce film ; ils se marrent, alors allez-y, si vous avez envie de vous marrer, de passer un bon moment et de voir ce qu’on appelle un ‘feel good movie’. Ce film est un film lumineux qui vous donne la pêche. Le printemps est un moment où tout est possible. Le film est dans cet esprit et colle bien à cette période des possibles.

euronews : C’est votre première réalisation. Peut-on déjà y trouver une signature Clovis Cornillac ?

Clovis Cornillac : Ça, vous me le direz si j’ai la chance d’en faire d’autres. Concrètement, je pense que c’est dans l’accumulation des films qu’on peut faire ou réaliser des choses qui se retrouvent de film en film. Or, je n’en ai fait qu’un. En revanche, j’ai découvert un métier que je trouve extraordinaire et qui me passionne.

euronews : Pourquoi avez-vous souhaité passer à la réalisation ?

Clovis Cornillac : J’avais une envie, devenue une nécessité, celle de raconter une histoire et d’y être partout. Je ne voulais pas forcement jouer dedans. Ce qui m’intéresse dans le cinéma c’est que tout est une écriture : chaque plan que vous choisissez, chaque focale que vous choisissez, chaque détail du décor. Tout ce qui est visuel et sonore dans le film c’est vous. C’est votre univers, c’est quelque chose que vous amenez, que vous constituez, une narration particulière. C’est ça qui est extraordinaire dans la réalisation. Rien n’est dû au hasard, tout a du sens.

euronews : Ce qui pourrait étonner, c’est que vous avez choisi un rôle de femme adultère et nymphomane pour votre épouse Lilou Fogli qui joue aussi dans le film…

Clovis Cornillac : Pour moi, elle n’est pas nymphomane, elle s’ennuie, et c’est ça que le film raconte, C’est quelqu’un avec un certain statut social, qui est belle, qui a manifestement de l’argent, un joli mari, des beaux enfants, un bel appartement… et qui s’ennuie. Et on n’a pas le droit de s’ennuyer quand tout va bien. C’est cette notion qui m’intéressait. Ce n’est pas l’idée de coucher avec des gars, c’est ce qu’on fait quand on s’ennuie et que l’on n’ose pas partir, parce que concrètement on a tout.

euronews : Avez-vous une scène préférée dans le film ?

Clovis Cornillac : Je n’arriverais pas à choisir car ce qui m’a éclaté, le bonheur que j’ai eu à réaliser, c’est précisément que tout est interdépendant. Si une scène explose aux yeux des gens, c’est parce que vous, le réalisateur, avez installé les deux marches qui vont avant. Ces deux marches sont passionnantes à faire et elles sont aussi intéressantes que le climax.

euronews : C’est votre tout premier film en tant que réalisateur. Etes-vous plus anxieux que d’habitude à quelques jours de sa sortie en salles ?

Clovis Cornillac : Grave, grave ! A la hauteur du plaisir que j’ai eu à le réaliser ! Mon l’angoisse est à cette hauteur-là. Quand vous réalisez, et que vous le faites sincèrement et complètement, vous êtes tout nu, et je n’ai jamais été tout nu. Un acteur est toujours caché derrière les rôles mais là je suis partout. J’ai l’impression d’être posé sur une table, tout nu, et les gens autour de moi disent ‘oh regarde il a des poils, oh regarde ce n’est pas joli…’ Dans cette situation, tu te sens exposé et tu te dis ‘je ne peux pas te défendre’.

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