Festival Cinémas du Sud : regards sur un monde arabo-musulman en crise

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Par Euronews
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Levée de rideau sur les cinémas du Sud à l’occasion du festival du même nom, à Lyon en France. Le film égyptien El Ott – comprenez le chat – y était

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Levée de rideau sur les cinémas du Sud à l’occasion du festival du même nom, à Lyon en France.

Le film égyptien El Ott – comprenez le chat – y était présenté pour la première fois à un public européen – l’histoire du combat d’un petit caïd, El Ott, contre des trafiquants d’organes prélevés sur les enfants des rues. Son moteur, c’est l’enlèvement de sa fille. Un héros torturé par le risque de devenir aussi criminel que ses ennemis.

Amr Waked incarne El Ott. Touché par le sort des enfants des bidonvilles du Caire, il a aussi produit le film. “ Il y a quelques temps, j’ai lu un fait divers relatant la découverte de corps d’enfants démembrés dans une déchetterie. J’ai été choqué d’apprendre que cela existait vraiment,” confie-t-il.

Le scénario, signé par le réalisateur Ibrahim El-Batout, trouve ses racines dans le mythe d’Osiris, ce roi égyptien découpé en morceaux par son frère jaloux Seth. Isis, épouse d’Osiris, va le ressusciter. “ Le mythe égyptien d’Osiris a été le premier récit à évoquer un démembrement atroce. Il est devenu plus tard le symbole de la résurrection et de la vie après la mort, “ rappelle Amr Waked. “ Le corps est sacré dans toutes les religions, que ce soit au temps des pharaons, dans le judaïsme, le christianisme ou l’islam. Toutes ces religions ont sacralisé le corps humain. Mais nous sommes parvenus à un stade où l’on méprise le corps humain. »

Neuf films de réalisateurs maghrébins et moyen-orientaux ont été projetés à l’Institut Lumière. Un festival organisé par l’association Regard sud pour présenter des approches nouvelles des crises qu’a connu le monde arabo-musulman depuis ses soulèvements. Les films projetés permettent aux spectateurs européens de se rendre compte de la souffrance des populations.

Tous les films projetés ne sont pas arabophones. Exemple avec “ Before Snowfall “, du réalisateur norvégien d’origine kurde Hisham Zaman. Le film suit le périple clandestin de Siyar, un jeune kurde irakien orphelin et chef de famille, qui cherche à gagner l’Europe pour tuer sa soeur qui s’est enfuie par amour.

Le réalisateur a mis deux ans pour trouver l’interprète idéal de Siyar. “ Ce garçon a gardé son costume, sa veste et ses chaussures pour jouer dans le film. Je voulais qu’il préserve son authenticité, qu’il reste naturel. Ce garçon n’avait pas d’expérience du cinéma. Il n’avait jamais quitté le Kurdistan. Il était simplement ce villageois que j’ai décrit dans mon scénario,” explique Hisham Zaman.

Syiar passe d’Irak en Turquie caché dans la cuve d’un camion citerne. Son chemin vers l’Europe est semé d’obstacles. Pour le réalisateur, Syiar est tout aussi victime des traditions ancestrales que sa soeur : “ la victime dans ce film n’est pas uniquement la femme, c’est aussi l’homme, le garçon. Il pourrait être n’importe quel enfant, européen, norvégien. Le destin a voulu qu’il vive dans cette zone géographique où la guerre fait partie de la vie. Il est affecté par ce seul fait. Il n’a pas le luxe d’apprendre par l‘école, il n’a d’autre choix que d’apprendre de la vie. ”

Réalisme des scènes, acteurs non-professionnels, “ Before Snowfall “ se veut à la limite entre la fiction et le documentaire, un genre en plein développement dans le monde arabo-musulman.

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