Confusion au Burundi : le général Niyombare détient-il le pouvoir ?

Confusion au Burundi : le général Niyombare détient-il le pouvoir ?
Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters
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Quelques heures après l’annonce du coup d’Etat, des milliers de Burundais ont laissé éclater leur joie à Bujumbura. Mais ce mercredi soir, la

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Quelques heures après l’annonce du coup d’Etat, des milliers de Burundais ont laissé éclater leur joie à Bujumbura. Mais ce mercredi soir, la situation reste confuse : difficile de dire qui tient les rênes du Burundi.

Le coup d’Etat a échoué assure la Présidence, mais le président contesté Pierre Nkurunziza n’a pas pu revenir de Tanzanie, l’aéroport international ayant été fermé par les putschistes.

A leur tête, le général Godefroid Niyombare qui a annoncé la destitution du président sur la radio privée Isanganiro, avant de “demander à tous de travailler main dans la main pour assurer la sécurité de tous les citoyens du pays“.

Dans la soirée, il a de nouveau assuré à la radio qu’il avait le soutien de “beaucoup” d’officiers supérieurs de l’armée et de la police.

L’officier putschiste a aussi annoncé la mise en place d’un “comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire”, chargé de rétablir “l’unité nationale” et de reprendre le “processus électoral dans un climat serein et équitable”. Il a dit prendre la tête du comité.

Des tractations auraient encore lieu entre loyalistes et putschistes ce soir.

Composition du Comité de la Restauration de la Concorde Nationale (CRCN) http://t.co/MOIy3MtFQHhttp://t.co/EKyGiyvo44

— BUJUMBURA News (@bujumburanews) 13 Mai 2015

Juste après l’annonce du coup d’Etat, des centaines de Burundais avaient tenté d’approcher en vain du siège de la RTNB, la radio-télévision nationale du Burundi. Mais les militaires avaient été chargés de protéger les lieux, de même que le palais présidentiel. Des tirs ont été entendus.

Ce mercredi soir, la Croix-Rouge a établi un bilan provisoire de trois morts et 66 blessés pour cette seule journée.

#Burundi: Public TV still under control of troops loyal to #Nkurunziza as news bulletin makes no reference to coup. https://t.co/Boac6Yl9bw

— José Miguel Sardo (@jmsardo) 13 Mai 2015

Les manifestations contre le président burundais et les violences sont quasi quotidiennes depuis que Pierre Nkurunziza a décidé de briguer un troisième mandat en juin prochain.

Un troisième mandat contraire à la constitution et aux Accords de paix d’Arusha qui ont mis fin à la guerre civile entre Hutus et Tutsis du Burundi en 2005.

#Burundi: Pro-govt radio Rema burned by protesters after building closed and evacuated by army. Via @ElsaABuchananpic.twitter.com/xg6sOC0XH6

— José Miguel Sardo (@jmsardo) 13 Mai 2015

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exhorté au calme et à la retenue, et la Maison Blanche a appelé toutes les parties à déposer les armes.

Qui est le général Niyombare ?

C‘était un compagnon d’armes du chef de l’Etat au sein de l’ex-rébellion hutu, le Cndd-FDD, qui est devenu le parti du pouvoir depuis la fin de la longue guerre civile (1993-2006) entre la majorité hutu et la minorité tutsi (longtemps dominante dans l’armée).

Après la guerre, il était devenu chef d‘état-major adjoint, puis chef d‘état-major de l’armée. Il a ensuite été nommé ambassadeur du Burundi au Kenya.

Nommé en décembre 2014 à la tête du Service national de renseignements, il avait été limogé trois mois plus tard (en février 2015), par le président après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires.

C’est une personnalité aujourd’hui respectée par les Burundais qui le considèrent comme un homme de dialogue.

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