Espagne : des plates-formes citoyennes aux plates-formes de gouvernement

Espagne : des plates-formes citoyennes aux plates-formes de gouvernement
Par Olivier Peguy avec CARLOS MARLASCA
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Le paysage politique espagnol en recomposition, avec de nouvelles formations (Podemos et Ciudadanos) qui bousculent les partis traditionnels (conservateur et socialiste).

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Manuela Carmena est un des visages qui incarnent le changement politique en Espagne exprimé ce dimanche lors des élections locales et régionales.
A 71 ans, cette ancienne magistrate pourrait devenir la prochaine maire de Madrid.

Ada Colau, 41 ans, est, elle, en passe de ravir la mairie de Barcelone.
Le point commun de ces deux femmes : elles dirigent des plate-formes citoyennes, soutenues notamment par Podemos, le mouvement de gauche radicale.
Leur tâche, maintenant, engager des négociations pour former des alliances à même de gouverner.

D’où vient Ada Colau et où va-t-elle ? Notre portrait

“Changer la manière de faire la politique”

“Notre ligne de conduite est claire, a expliqué ce lundi le leader de Podemos, Pablo Iglesias : nous tendons la main à tout le monde, mais ceux qui voudraient travailler avec nous doivent accepter une chose : la nécessité de changer la manière de faire la politique”.

Car c’est bien une volonté de changement qui s’est manifestée dans les urnes ce dimanche.
Les socialistes du PSOE en ont fait les frais, mais ce sont surtout les conservateurs du Parti populaire (PP) qui enregistrent les plus sérieux revers.

Les tractations pour former des alliances

Dans la région de Madrid, le Parti populaire n’a plus la majorité absolue. La candidate conservatrice va donc devoir négocier une alliance avec l’autre révélation de ce scrutin, le parti Ciudadanos, formation libérale centriste.

Albert Rivera, le chef de ce parti, a été très clair ce lundi : “Pas question d’entrer dans des gouvernements qu’on ne dirigerait pas, a-t-il insisté. On n’aura d’autres places que celles de maires et de présidents de régions”.

“La mairie de Madrid pourrait changer de mains, commente notre correspondant dans la capitale espagnole, mais pour cela, il faut d’abord une entente entre différentes formations, puisqu’aucune ne dispose de la majorité absolue. Ce cas de figure se retrouve dans toutes les régions et dans de nombreuses municipalités concernées par le scrutin de dimanche. L’Espagne entre donc dans une nouvelle ère, celle des négociations. une pratique politique à laquelle le pays n’est pas habitué.”

Les résultats de ces scrutins locaux et régionaux vont désormais être minutieusement analysés par les états-majors des différentes formations.
Car la prochaine échéance, ce sont les législatives… dans 6 mois.

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