Les tensions en mer de Chine méridionale peuvent-elles mener à une guerre ?

Les tensions en mer de Chine méridionale peuvent-elles mener à une guerre ?
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Par Euronews
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Alors que le monde entier a les yeux braqués sur d’autres conflits, la crise des migrants, les élections,..., une prise de bec entre la Chine et les

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Alors que le monde entier a les yeux braqués sur d’autres conflits, la crise des migrants, les élections,…, une prise de bec entre la Chine et les Etats-Unis passe quasiment inaperçue.

Et pourtant… En mai, un avion-espion américain a effectué un vol de reconnaissance au-dessus de la mer de Chine, des eaux que Pékin considère comme sa chasse gardée. La Marine chinoise a aussi envoyé huit navires pour dissuader cet avion américain de s’approcher de trop près des îles Spratleys, un archipel inhabité mais convoité pour sa localisation en mer de Chine méridionale.

Le Centre d‘études supérieures de la marine française explique dans une étude que ces îles “sont considérées comme un des points chauds du monde, une zone probable de conflit”.

Cette étendue d’eau que tout le monde souhaite s’accaparer ou presque pourrait donc être à l’origine d’un nouveau conflit armé.

Pourquoi la mer de Chine méridionale est si importante?

Pour faire court, l’argent.

La moitié des supertankers mondiaux transitent chaque année par cette mer depuis l’Europe et le Moyen-Orient vers l’Est de l’Asie.

Six des 10 plus grands ports commerciaux de la planète se situent sur les rives de cette mer.

Au total, 5 milliards d’euros de marchandises passent par là.

Mais, et c’est peut-être plus important, on croit que cette mer de Chine méridionale abrite des réserves colossales de pétrole et de gaz.

La Banque mondiale estime que les réserves de brut sont au moins équivalentes à sept milliards de barils et les réserves de gaz naturel équivalentes à 900 trillions de mètres cube.

Cela pourrait permettre à la Chine, en pleine croissance économique, d’assurer sa sécurité énergétique. De quoi attirer aussi de plus petits pays comme la Malaisie et le Vietnam.

Qui revendique la propriété de la mer de Chine méridionale ?

Il vaudrait mieux demander qui ne la revendique pas…

Car cette mer qui couvre 3,5 millions de km2, a de nombreuses frontières.

La Malaisie, le Brunei, les Philippines, le Vietnam, Taïwan et bien sûr, la Chine, ont un accès direct à cette mer et revendiquent une partie, voire la totalité de la mer de Chine méridionale.

Les tensions ont augmenté lorsque des images satellites ont fait surface en avril, montrant la Chine construisant un port et des pistes d’avions sur une partie des îles Spratleys (un groupe d’une centaine d‘îlots et de récifs).

Elle développe depuis peu des îlots artificiels qui lui permettent d’élargir ses frontières maritimes (le droit international accordant 200 milles d’eaux territoriales autour de toute possession).

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La Chine a aussi annoncé, ce 26 mai, le renforcement de sa stratégie militaire dans la région, expliquant qu’elle était prête à l’offensive. Elle a aussi dévoilé la construction de deux phares sur l’archipel des Spratleys, des sources de tensions supplémentaires.

Manille a déjà fait part de son indignation et demandé un soutien accru des Etats-Unis, entraînant le courroux de Pékin.

Tomorrow's syndicate cartoon. Thanks for sharing. #SpratlyIslands#SouthChinaSea#Chinapic.twitter.com/VL5BsulckP

— Ed Hall (@halltoons) May 25, 2015

Mais le Vietnam n’est pas en reste et suit l’exemple chinois de “colonisation” ou plutôt d’ensablement, notamment de l‘île Sandy Cay. Photo : CSIS Asia Maritime Transparency Initiative/DigitalGlobe.

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Les Phillipines ont aussi leur stratégie pour tenter de “coloniser” une partie des îles Spratleys, exemple avec ce navire de la Marine échoué à dessein et ancré sur un récif.

Quelle est la prochaine étape?

Taïwan a proposé un plan de paix pour tenter de réduire les tensions entre la Chine, ses voisins et les Etats-Unis (26 mai). Une initiative dans laquelle les autorités taïwanaises proposent un moratoire sur toutes les revendications territoriales.

Le président Ma Ying-jeou a appelé toutes les parties à laisser leurs désaccords en suspens et à commencer à parler partage de ressources.

Son plan est similaire à celui qui a permis d’aboutir à un accord historique entre Taïwan et le Japon, en 2013 lorsque les deux pays ont mis de côté le différend territorial qui les oppose à propos des îles Senkaku pour s’entendre sur les droits de pêche dans cette zone.

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Comment cela peut-il finir?

Mal…

Taïwan met en avant cette initiative de paix, arguant du fait qu’il est important de trouver une solution “avant qu’un conflit majeur n‘éclate”.

Hua Chunying, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères déclarait récemment :
“Nous pensons que le peuple chinois des deux côtés du détroit a le devoir de protéger la souveraineté et les droits et intérêts maritimes territoriales de la Chine et de préserver la stabilité de la région de la mer de Chine du Sud.”

Espèrons qu’il n’est pas trop tard…

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