Elections en Turquie : la question des réfugiés

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Par Euronews
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Reyhanlı, à la frontière de la Turquie avec la Syrie est l’une des villes les plus touchées par la guerre civile. La population de la ville a presque

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Reyhanlı, à la frontière de la Turquie avec la Syrie est l’une des villes les plus touchées par la guerre civile. La population de la ville a presque doublé depuis le début de la guerre syrienne. De 60 000, elle est passée à 120 000. La Turquie abriterait plus d’1,6 million de réfugiés syriens, qui sont répartis surtout dans le sud du pays. Villes et villages de la région ont vu leur population doubler, voire tripler. En parallèle, les prix des logements et de la nourriture ont grimpé, l’arrivée d’une main d’oeuvre bon marché a fait baisser les salaires.

“Par exemple, pour construire un mur ou un batiment, on est payé mettons, 50 livres. Mais les Syriens font la même chose, pour moins cher. C’est mauvais pour les gens de Reyhanlı”, se plaint cet homme. “Le commerce transfrontalier a cessé avec la guerre, ajoute son voisin. 60 à 70 % des gens vivaient de ce commerce. Mais maintenant, c’est arrêté”.

“Depuis que les Syriens sont ici, estime cet autre habitant, l’Etat les aide. Il n’aide pas les citoyens turcs.”

Même sentiment, à Gaziantep, autre ville proche de la frontière.

Et puis il y a la question de la sécurité, sensible depuis le double attentat à Reyhanlı, début mai, qui a fait 40 morts. L’attaque la plus meurtrière en Turquie depuis le début du conflit syrien.

Malgré les tensions locales, le dossier syrien n’aurait pas un gros impact sur les élections pour le politologue Talha Köse :

“Cet afflux important de réfugiés peut susciter des tensions, mais même les partis d’opposition n’en ont pas fait un outil politique depuis une longue période. Le CHP (Parti républicain du peuple) aborde la question dans son programme électoral, mais ces 3-4 dernières années, il ne s’en est pas servi contre le gouvernement. Les derniers incidents pourraient un peu modifier les paramètres ici. Il y a des réactions. Mais à mon avis, cela ne va pas changer la structure de la vie politique turque de façon radicale. Je ne pense pas que la question des réfugiés a atteint le niveau d’un mouvement politique comme les groupes d’extrême droite anti-immigrés en Europe “

Ici, les habitants de Reyhanlı et des villes voisines espèrent que les Syriens pourront rentrer un jour chez eux, et savent qu’en attendant, ils doivent les aider à survivre.

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