Le vote kurde, enjeu des législatives en Turquie

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Par Euronews
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Près de 14 millions de Kurdes vivent en Turquie, la plupart dans les villes du sud-est du pays, bastions du principal mouvement kurde, le HDP, le

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Près de 14 millions de Kurdes vivent en Turquie, la plupart dans les villes du sud-est du pays, bastions du principal mouvement kurde, le HDP, le Parti démocratique du peuple.

Le score du HDP constitue l’enjeu essentiel du scrutin du 7 juin. Si le parti ne dépasse pas le seuil de 10%, les Kurdes n’auront pas de parti qui les représentera au Parlement.
Mais s’il franchit ce niveau, il sera impossible à l’AKP, le parti au pouvoir du président Erdogan, de récupérer 330 sièges et de changer la Constitution.

Aux confins orientaux de la Turquie, perchée à 1 200 mètres d’altitude, à 20 kilomètres de la frontière syrienne, Mardin est une ville très ancienne sur la route de la soie, au carrefour des civilisations.
Ici, les gens veulent la paix. “Les Kurdes souhaitent une forte représentation et une politique qui défende leurs droits explique Mithat Sancar, le candidat du HDP de Mardin. Bien sûr, le plus grand espoir c’est la fin de la guerre, une paix permanente. Les Kurdes veulent une paix juste pour la question kurde, et une solution démocratique.”

Depuis 2012, la Turquie a entamé un processus de paix avec les Kurdes. Abdullah Öcalan, le leader emprisonné du PKK, mène les pourparlers depuis l‘île d’Imrali, via des députés kurdes et sa famille.

Au cours des 12 dernières années, l’AKP a tendu la main aux Kurdes à maintes reprises. Judqu’ici cette minorité, qui réunit 20 % de la population du pays, a été une grosse pourvoyeuse de voix de l’AKP ou plutôt d’Erdogan.

Mais cette fois les choses pourraient être différentes. Ceux qui votaient AKP pourraient voter HDP. Les candidats du parti au pouvoir tentent de minimiser l’impact d’un transfert des voix. “Cette région n’est pas un endroit qui doit être défini comme une entité politique souligne Orhan Miroglu, le candidat de l’AKP à Mardin. L’AKP a autant d’influence que le HDP. Dans certaines villes, l’AKP est en tête, dans d’autres, c’est le HDP.”

Les deux autres grands partis d’opposition, le Parti républicain du peuple et le Parti de l’action nationaliste, tentent de perser dans les villes kurdes. Malgré sa rhétorique “pas de discussions avec les terroristes”, le parti nationaliste turc dit faire la distinction entre les sympathisants du PKK et les civils.

Le processus de paix pourrait être compromis si le HDP n’entrait pas au Parlement. Un éventuel retour de la violence inquiète : les Kurdes estiment que si le HDP ne parvient pas à franchir la barre des 10 %, c’est qu’il y aura eu fraudes durant le scrutin.

Mais il n’y a pas que la recherche du processus de paix. Les Kurdes veulent aussi davantage d’investissements dans leur région. “Les jeunes veulent du travail, le taux de chômage dans le Sud-est est le plus élevé du pays dit un habitant de Mardin. Il n’y a pas de travail ni d’offres d’emplois. C’est la seule attente des jeunes. Une belle vie, la fraternité et la paix, c’est tout.”

Le 7 juin, tous les regards seront tournés vers la minorité kurde qui pourrait contrecarrer les plans du président Erdogan.

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