L'Unesco milite en faveur d'une éducation pour tous

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Par Euronews
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Minorités, nomades, filles : dans certains pays si vous appartenez à l’un de ces groupes, il y a peu de chances que vous terminiez l‘école primaire

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Minorités, nomades, filles : dans certains pays si vous appartenez à l’un de ces groupes, il y a peu de chances que vous terminiez l‘école primaire. Telle est l’une des conclusions pour le moins préoccupantes du dernier rapport sur l‘Éducation pour tous de l’Unesco.
Tous les détails dans ce numéro de Learning World.

**Unesco : 58 millions d’enfants ne sont toujours pas scolarisés !**Les chiffres du tout dernier rapport de l’Unesco consacré à l‘Éducation pour tous sont alarmants : seuls 50 % des pays des 164 signataires ont généralisé l’enseignement primaire sur leur territoire.

Quinze ans se sont écoulés depuis la tenue du Forum mondial sur l‘éducation de Dakar, au Sénégal et l’adoption d’un cadre d’action pour une éducation pour tous. Pour évaluer les progrès accomplis, l’Unesco réalise régulièrement des rapports de suivi dont le dernier vient de paraître. Au début, la plupart des États signataires ont joué le jeu avec application, avant de baisser les bras. Aujourd’hui, seul un tiers d’entre eux a rempli l’ensemble des 6 objectifs fixés en 2000, ne peut que déplorer Aaron Benavot, le directeur chargé de ce rapport au sein de l’Unesco :

“Le résultat le plus surprenant de ce rapport, c’est que, malgré l’attention portée à l‘éducation primaire universelle en tant qu’objectif international depuis des décennies, malgré toute cette attention, malgré l’argent alloué à des pays à faibles ressources afin qu’ils améliorent l’accès à l‘éducation, eh bien 58 millions d’enfants à travers le monde ne sont toujours pas scolarisés. (…) Et cela n’est pas de bon augure pour l’avenir. De plus, si l’on raisonne d’un point de vue financier, ne pas éduquer les enfants a un coût. Un coût financier, mais aussi politique et sanitaire. Ces enfants qui ne vont pas à l‘école deviennent des adultes illettrés, ce qui a des répercussions en matière de santé, notamment en termes de survie des mères à l’accouchement, de résistance des enfants aux maladies infectieuses, de vaccination ou encore de nutrition. Au final, ne pas éduquer nos enfants et nos jeunes (…) a donc un impact négatif sur la santé publique et sur l‘économie des pays concernés.”

Inde : 100 % des enfants vont à l‘école primaireS’il reste encore beaucoup à faire, certains pays ont déjà fait des progrès significatifs, à commencer par l’Inde. En 2000, 16 millions d’enfants en âge de fréquenter l‘école primaire n‘étaient pas scolarisés. Aujourd’hui, ils ne sont plus que “un million”. Alors, comment l’Inde a-t-elle fait ?

Balayer des préjugés souvent tenaces : après le Forum de Dakar en 2000, l’Inde s’est attelée à faire évoluer les mentalités concernant l‘éducation comme dans ce village situé à 80 km au Sud de la capitale New Delhi.
Objectif : faire comprendre aux parents et plus largement à l’ensemble de la communauté l’importance d’envoyer les enfants – garçons et filles sans distinction – à l‘école.

Depuis 15 ans, l’Inde multiplie donc les initiatives, à l’instar du programme pour une éducation universelle, baptisé Sarva Shiksha Abhiyan.

Le point avec le Dr Suvarna Kharat en charge du programme :

“On a constaté que le taux de scolarisation n‘était pas bon, idem pour le taux de rétention scolaire, c’est-à-dire la faculté des établissements à retenir les élèves, le taux d’alphabétisation, non plus, n‘était pas satisfaisant.”

Pour remédier au problème, l‘État indien a commencé par rendre l‘école primaire obligatoire, puis a lancé une vaste campagne de sensibilisation, n’hésitant pas à recruter pour l’occasion des stars de Bollywood afin d’inciter les parents à scolariser leurs enfants.

Mexique : scolariser les enfants marginalisésL’un des engagements pris à Dakar consistait à améliorer la qualité de l’enseignement, ce qui passe notamment par des classes moins chargées, davantage de professeurs, ou encore des manuels scolaires en quantité suffisante.

En el estudio no existe la saciedad. Erasmo de Rotterdam

Posted by Consejo Nacional De Fomento Educativo on Tuesday, 9 June 2015

Une salle de classe bien remplie dans une région reculée du Mexique : une scène inimaginable encore récemment. Mais depuis 15 ans, le Mexique s’emploie à reformer son système éducatif et à ouvrir des écoles au sein des communautés indigènes longtemps laissées-pour-compte et ce, grâce au CONAFE.

La Educación Inicial representa la diferencia para un niño. Veamos por qué: http://t.co/qaLcs3ThO7 Pág. 8

— Fomento Educativo (@CONAFE_mx) June 11, 2015

Le Conseil National pour le Développement de l‘Éducation cible en particulier les populations vivant sous le seuil de pauvreté à qui, il apporte un soutien logistique et humain essentiel, selon Oscar Baños, superviseur éducatif au CONAFE :

“Depuis l’installation des services du CONAFE, la vie de la communauté a totalement changé. Elle n’est plus la même parce que la dynamique éducative, le travail qui est fait dans les écoles soutenues par le CONAFE implique les populations locales. On travaille main dans la main avec les communautés, nos écoles n’ont pas de barrières.”

Dans les zones rurales, comme il n’y a pas toujours suffisamment d’enfants d’une même tranche d‘âge pour que les autorités décident d’ouvrir une école, c’est là que le CONAFE intervient. Peu importe le nombre d‘élèves potentiels au départ, il s’arrange pour trouver un local, ainsi qu’enseignant volontaire pour faire la classe.

Une formule qui semble porter ses fruits. Généralement jeunes et très motivés, ces enseignants volontaires s’intègrent apparemment facilement au sein de leur nouvelle communauté qu’ils sont bien décidés à faire bouger, comme nous l’explique Mario España :

“Notre objectif est de faire en sorte que ces personnes, ces enfants fassent quelque chose de leur vie, qu’ils apprennent – sans parler forcément de quitter leur communauté – mais qu’ils découvrent de nouvelles choses, qu’ils apprennent. Le savoir est un élément fondamental et central de l‘éducation que nous leur apportons.”

Et ici, comme dans beaucoup d’autres régions rurales, l’absentéisme est quasi nul, les parents sont convaincus que l’avenir de leurs enfants se jouent à l‘école et nulle part ailleurs. Ils sont donc très demandeurs et accueillent les professeurs volontaires envoyés par le CONAFE à bras ouverts.

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En net progrès, le Mexique compte malgré tout encore aujourd’hui 3 millions d’enfants non scolarisés.

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