Attentat en France : le terroriste a décapité son patron

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Par Anne Glémarec avec AFP, Reuters
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L’homme décapité en France était le patron de la société de livraison pour laquelle travaillait Yacine Sali (orthographe à confirmer), l’auteur de

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L’homme décapité en France était le patron de la société de livraison pour laquelle travaillait Yacine Sali (orthographe à confirmer), l’auteur de l’attentat islamiste de Saint-Quentin-Fallavier. C’est le dernier détail dévoilé sur l’attaque à la voiture bélier contre un site de stockage de gaz industriels ce vendredi en Isère.

L’homme se serait rendu sur place avec son patron pour une livraison. On ne savait pas vendredi soir s’il l’avait assassiné avant ou après avoir lancé sa camionnette contre des bonbonnes de gaz, provoquant une déflagration. La tête de la victime a été retrouvée accrochée à la grille d’enceinte du site de stockage de gaz industriels de la société américaine Air Products. Selon l’AFP, elle était couverte d’inscriptions en arabe.

Sorti des radars du Renseignement

Yacine Sali a été arrêté sur place par un pompier de l’Isère. Il était connu des services de police. Cet homme de 35 ans, de père algérien et de mère marocaine, marié et père de trois enfants, avait fait l’objet d’une “ fiche S “ – pour “Sûreté de l’Etat “ – de 2006 à 2008 pour radicalisation. Bien que proche de la mouvance salafiste, il était ensuite sorti des radars du Renseignement intérieur. Il n’avait pas de casier judiciaire.

Selon la radio française RTL, un rapport de la DGSI datant de mai 2014 signale cependant son changement radical d’apparence : l’homme a perdu du poids, s’est rasé la barbe. Il s’absente régulièrement du domicile conjugal pour des raisons inconnues et ce, pour plusieurs semaines d’affilée. Il reçoit des hommes en tenue de combat et parle de djihad sur le pas de sa porte.

Alerte maximum en Rhône-Alpes

Le Président Hollande a quitté précipitamment le Conseil européen de Bruxelles pour rentrer à l’Elysée où il a convoqué un Conseil de défense restreint. Il y a notamment été décidé de porter le plan Vigipirate au niveau d’alerte maximum pour trois jours en Rhône-Alpes.

L’enquête a été confiée au parquet antiterroriste de Paris. “ L’individu responsable, coupable – la justice l‘établira – mais cet individu a été interpellé par les forces de sécurité, par des pompiers particulièrement courageux, et je veux ici leur rendre hommage. Toute la question est de savoir s’il y a des complices et c’est le rôle de l’enquête de l‘établir,” a expliqué le Chef de l’Etat.

Une famille normale

La femme de Yassin Sahli a été interpellée et le domicile du couple, un logement HLM de Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise, a été perquisitionné. Elle s‘était auparavant exprimée sur la radio française Europe 1, assurant n‘être au courant de rien, expliquant seulement avoir été surprise de ne pas voir son mari rentrer pendant sa pause de midi. Leurs voisins les décrivent comme une famille “ normale “.

Au moins deux autres personnes auraient été placées en garde à vue. Parmi elles, un homme repéré en train d’effectuer des va et vient en voiture devant le site d’Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier.

Incrédulité

Située à une trentaine de kilomètres de Lyon, la commune de Saint-Quentin-Fallavier est sous le choc. Notre envoyé spécial, Fabien Farge, a recueilli la réaction de témoins de l’attaque, des salariés qui travaillaient dans des entreprises voisines du site attaqué.

‘’ Vers 9h45, il y a eu une détonation, et je ne savais pas ce que c‘était exactement. Et c’est seulement quand j’ai vu la présence de police en nombre que j’ai compris qu’il y avait eu un attentat,” a expliqué l’un d’eux. “ On a été quand même choqué, parce qu’on ne s’attendait pas à avoir une telle situation sur notre lieu de travail, surtout que c’est quand même une zone assez calme,” commente un autre.

Venu s’enquérir de la situation sur place, le député du Rhône Georges Fenech (Les Républicains) a estimé qu’il allait falloir apprendre à vivre avec la menace terroriste. “ La menace, elle est présente et elle le sera encore longtemps. Je me souviens d’une audition d’un haut responsable de la police qui nous avait dit de manière très solennelle : la France n’est qu’au début d’un long et douloureux chemin,” a-t-il déclaré.

Près de six mois après les attentats islamistes meurtriers de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris et Vincennes, la présence policière et militaire a été renforcée sur tous les sites sensibles de la région.

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