Massacre de Srebrenica : 20 ans après, une marche cathartique

Massacre de Srebrenica : 20 ans après, une marche cathartique
Par Euronews
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Les trois quarts des 8.000 homes et garçons de Srebrenica abattus par les Serbes l'ont été dans les montagnes, alors qu'ils tentaient de gagner la zone libre sur ce que les Bosniens appellent aujou

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20 ans après, ils affrontent leur histoire. Comme une thérapie, ces marcheurs empruntent à rebours l’itinéraire parcouru par les 14.000 hommes qui ont fui Srebrenica en juillet 1995, pour atteindre la zone libre, 80 km plus au nord. Trois jours de marche sur le désormais “ chemin de la paix “, jusqu’au site du pire génocide qu’ait connu l’Europe depuis la seconde Guerre mondiale.

Djile Omerovic est a l’origine de cette marche. A 21 ans, il a erré 2 mois dans la forêt, évitant les soldats serbes, avant de passer enfin en zone libre. “ Je compare ça à un besoin, (le besoin de) retourner sur le chemin où tu es passé, à la rencontre de ton passé. Tu marches, tu es tellement fatigué, et tout d’un coup tu tombes presque, mais tu te souviens. Je me souviens d’un gars qui était blessé aux deux jambes, mais il a marché en 95, il a marché. Il a pleuré, mais il a marché, “ témoigne-t-il.

Comme lui, Pilav Ilijaz, alors jeune médecin de 31 ans, a fui avec la colonne. “ La colonne a été attaquée dès le premier jour, à notre sortie de Srebrenica. Et cette attaque était effrayante. En plus des armes et des grenades, ils ont utilisé du gaz toxique,” se souvient-il.

Les trois quarts des tués de Srebrenica, plus de 8.000, l’ont été ici, victimes d’une impitoyable chasse à l’homme dans les montagnes. Un tiers des hommes seulement ont survécu.

Jusqu‘à 9.000 marcheurs empruntent cette année le chemin bordé de charniers. La manifestation est encadrée par d’importantes forces de sécurité car, comme chaque année, les Serbes de Bosnie les plus radicaux ont proféré des menaces. Ils ont par exemple promis de protester si des drapeaux de l’Etat islamique étaient déployés, faisant un amalgame grossier entre les terroristes islamistes et les pèlerins musulmans.

Parmi les marcheurs, nous rencontrons quelques étrangers. Comme Ridho, un Indonésien qui vit à Montréal. “ Nous avons parlé avec des locaux et ils sont très contents que l’on soit là parce qu’ils pensent que ce drame n’est pas reconnu et ils apprécient vraiment que des étrangers soient ici. “ nous dit-il.

Fin de la journée, arrivée au campement : 500 survivants sont en tête du cortège. Samedi ils seront à Srebrenica et participeront aux funérailles de 136 victimes, au cimetière du village voisin de Potocari.

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