Avignon : "The Last Supper" dénonce la classe dominante égyptienne

Avignon : "The Last Supper" dénonce la classe dominante égyptienne
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Par Euronews
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“The Last Supper” d’Ahmed El Attar donné à Avignon dépeint une société qui ne parvient pas à se débarrasser de la figure archétype du tyran et de

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“The Last Supper” d’Ahmed El Attar donné à Avignon dépeint une société qui ne parvient pas à se débarrasser de la figure archétype du tyran et de toutes formes de despotisme.

Au moment où l‘Égypte post-révolutionnaire fait face à des défis politiques, économiques et sociaux, les personnages manifestent insouciance, frivolité et mépris pour le peuple.

Ahmed El Attar : “Le sujet dépasse le changement politique, il comprend le soulèvement social très sollicité. L’art reflète la société au moment où la société n’arrive plus à s’exprimer.”

The Last Supper est une représentation grotesque de la bourgeoisie égyptienne, basée sur des discussions creuses et inconsistantes.

Boutros Ghali, acteur : “C’est une fenêtre qui s’ouvre sur cette classe. Comme nous le constatons depuis le début de la pièce et jusqu‘à la fin ; tout est anodin. Les dialogues issus de cette couche sociale sont insignifiants. Des gens qui ne s’intéressent qu‘à l’argent, qui n’ont aucun intérêt pour ce qui se passe réellement”.

Il y a également ceux qui ne disent pas un mot ; les serviteurs. Une image dialectique forte entre maîtres et serviteurs ; une relation ultra complexe.

Nanda Mohammad, actrice :

“Ce type de famille est caractérisé par des relations acrimonieuses et fragiles. Ils prétendent que tout va très bien. Tout est basé sur les apparences et sur ce que l’on veut bien montrer aux yeux de la société et des gens.
Cette classe dominante apparaît comme futile, autoritaire, cupide et méprisante, avide de domination et soucieuse d’empêcher tout changement.”

Sayed Ragab, acteur : “Leur vie est vide et il n’y a rien d’autre. Leurs relations avec les domestiques est une relation du maître à son esclave. Une classe qui manque de tout. Le dialogue n’a pas de sens dans la pièce, ce qui prouve que cette classe est superflue”.

Dans un flot ininterrompu de paroles, les protagonistes font leur lit du vide et s’y vautrent jusqu‘à l’absurde. La fiction s’avère plus réaliste que bien des documentaires, et tous assurent sans ciller que l’agitation finira bien par cesser.

Ahmed El Attar : “La scène est absurde … Je vois que la réalité est absurde, donc j’ai essayé de maintenir un peu d’absurde dans un cadre très réaliste. Cette classe évolue au sein d’un univers rétrogradé et immuable. D’ailleurs, elle refuse le changement, ce que je considère comme absurde, car c’est contre nature”.

The Last Supper retrace bien la structure de la société égyptienne ; une société de classes, marquée par l’hégémonie despotique des pères et la domination silencieuse d’un peuple plongé dans la pauvreté.

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