Nouveau durcissement sécuritaire en Egypte. En cas d’attentats, les journalistes qui contredisent les informations officielles pourront désormais
Nouveau durcissement sécuritaire en Egypte. En cas d’attentats, les journalistes qui contredisent les informations officielles pourront désormais être poursuivis.
C’est la mesure la plus polémique de la loi antiterroriste qui a été ratifiée dimanche par le président Al-Sissi. Au Caire, les avis sont partagés. “La critique journalistique est une critique légitime, explique le journaliste Ayman Fayed. Mais d’un autre côté, la nécessité pour l‘État de faire des lois comme celle-ci est légitime aussi, afin de combattre le terrorisme.” L’expert médias Omar Hosni n’est pas du même avis. “Le terrorisme, c’est un terme large qui permet de limiter énormément la liberté de la presse, affirme-t-il. Cette loi devrait donner une interprétation plus claire et plus précise du mot terrorisme, sans restreindre les libertés. “
S’ils sont condamnés, les journalistes, y compris étrangers, risquent une amende de près de 60 000 euros – une forte somme dans un pays où un reporter ne touche que 500 euros par mois en moyenne. “Les soutiens du gouvernement considèrent cette loi comme nécessaire pour lutter contre les activités terroristes et maintenir la sécurité dans le pays, conclut notre correspondant en Egypte, Mohamed Shaikhibrahim. Au contraire, ses détracteurs craignent qu’elle menace la liberté de la presse et les droits de l’homme.”